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ces déclarations demeurèrent lettre morte[1]. De 1750 à 1765, à quatre reprises, le clergé revint à la charge et réclama l’application exacte des deux déclarations royales. Le roi répondit par de vagues promesses : en 1750, « je ferai examiner la demande du clergé ». En 1755, « Sa Majesté prendra les mesures qu’elle estimera les plus convenables pour y pourvoir ». En 1760, « le roi ordonnera pour cet article les ordres qu’il jugera nécessaires ». En 1765, « je favoriserai toujours l’instruction publique, et je me ferai un devoir de confirmer les établissements utiles qui se formeront par des contributions volontaires[2] ». Les habitants ne devaient donc compter que sur eux-mêmes pour assurer le traitement de leur maître d’école.

Là encore nous allons observer la plus grande diversité d’une province à l’autre. Le plus souvent, le maître était logé par la communauté, ou recevait une indemnité représentative de logement. Ses appointements comportaient : un traitement fixe payé par la communauté, les droits d’écolage payés par les parents des élèves, le casuel de l’église et divers revenus accessoires.

S’il cumulait les revenus, le maître cumulait aussi les fonctions, et l’examen de son budget nous initiera en même temps à ses multiples occupations journalières.

(À suivre.)

A. Lechevalier.
instituteur à Cuverville-en-Caux.
  1. En 1722, Bossuet, évêque de Troyes, ordonne à tous les curés de faire en sorte qu’il y ait, dans chaque paroisse, même les succursales, un maître d’école ; d’exhorter les paroissiens et de solliciter la charité et la piété des seigneurs à contribuer à cette bonne œuvre qui les intéresse presque tous également. (Statuts synodaux pour le diocèse de Troyes, éd. 1729, statuts de 1722, p. 169.)
  2. Collection des procès-verbaux des assemblées du clergé de France, t. VIII, pièces justificatives, p. 74, 202, 203, 204, 306 et 488.