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REVUE PÉDAGOGIQUE

tiaires de France qui ont bien voulu répondre à mon questionnaire. Je ne puis mieux faire que de résumer ce questionnaire avec la moyenne des réponses qui ont été présentées.

1re 'Question : Un enseignement quelconque est-il donné aux adultes enfermés dans les diverses prisons de votre circonscription ?

La réponse, il fallait s’y attendre, est affirmative. L’école n’existe pas dans toutes les prisons, mais elle existe dans toutes les circonscriptions. Il faut faire remonter le mérite de cette situation aux règlements administratifs que j’ai cités plus haut.

Question : Par qui cet enseignement est-il donné ?

Des réponses faites, il ressort que, dans la proportion des 2/3, ce sont des instituteurs, soit internes, soit externes, qui en sont chargés ; l’autre 1/3 comprend, soit le gardien-chef, soit le commis greffier, soit la première surveillante. Et ceci est conforme au règlement. Toutefois, le nombre des instituteurs est trop restreint, cela est certain, et bien rares sont les prisons où ils sont aidés par des adjoints. Il y a là une lacune à combler.

3° et 4° Questions : L’enseignement est-il individuel ou bien est-il collectif ?

Il est très rarement individuel. Presque partout, il est collectif, ct dans certains endroits, il est mixte : individuel pour certaines choses et pour certaines personnes, collectif pour le reste.

L’enseignement individuel, qui serait l’idéal, ne peut être réalisé, aucun pays ne pourrait payer assez d’instituteurs dans les prisons pour cela. L’enseignement collectif d’autre part présente de graves inconvénients, car le nombre des détenus auxquels il s’adresse, leur diversité d’origine, d’instruction et d’éducation, enfin les différences dans la durée des peines, tout conspire à le rendre peu profitable. Faute de mieux, il parait sage de s’en tenir à l’enseignement mixte, tantôt individuel, tantôt collectif.

Question : Sur quelles matières porte l’enseignement et à quels détenus s’adresse-t-il ?

Il s’adresse à des détenus dont l’âge varie de seize à quarante ans, mais la moyenne est de vingt-cinq ans, condamnés pour des délits correctionnels, les uns pour quelques mois, d’autres de un an à cinq ans.