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REVUE PÉDAGOGIQUE

officiellement l’école dans la prison : « un service d’enseignement primaire sera organisé dans toutes les maisons de concentration ; il pourra l’être également dans les autres prisons départementales. Ce service sera confié, selon les cas, soit spécialement à un instituteur, soit au gardien-chef, soit à tout autre agent désigné à cet effet. Les condamnés âgés de moins de quarante ans, illettrés, sachant seulement lire ou imparfaitement écrire, seront astreints à recevoir cet enseignement. L’enseignement devra être donné aux détenus au moins pendant une heure par jour. » L’article 88 autorise, sous le contrôle de l’administration, des conférences.

Cette organisation a porté ses fruits. Voici en effet les résultats de trois statistiques : 1° celle de 1892 qui a été présentée par le regretté M. Steeg au congrès de 1895 et que Je résumerai très rapidement ; 2° celle de 1895, publiée seulement en 1900 ; 3° celle de 1899 recueillir par mes soins dans l’enquête à laquelle j’ai procédé en 1900.

1° Statistique de l’année 1892.

A. Considérons les prisons de longues peines : sur 10 500 détenus hommes dans les maisons centrales, 4 442 ont passé par l’école, soit 43 p. 100. L’école de la prison a profité à 3 667 détenus et s’est trouvée inefficace pour 785. Le nombre des illettrés, qui était de 14 p. 100 au début de l’année, est descendu à la fin à 5 p. 100.

Pour les femmes, 578 détenues ont été admises dans les écoles : la moitié des illettrées a appris à lire, un quart à écrire. L’école n’a servi de rien à 140 détenues mais a profité à 438, c’est-à-dire à 76 p. 100.

Dans l’ensemble l’école a paru inefficace pour 40 p. 100 environ, mais elle a profité à 60 p. 100 environ. Ce résultat n’est pas négligeable.

B. Dans les prisons à courtes peines (quelques semaines, quelques mois dans les maisons d’arrêt et de justice), l’école a