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L’INSTRUCTION DES INDIGÈNES EN ALGÉRIE

intelligents que les Kabyles, et que la France peut compter sur eux autant que sur ces derniers. Et lorsqu’il s’agit d’ouvrir une école, ce n’est pas à l’ethnographie qu’il faut demander conseil, mais bien à l’expérience, en même temps qu’au genre de vie de la population indigène qui est appelée à profiter de l’école projetée. Est-on en présence d’une population sédentaire et agglomérée ? les écoles déjà ouvertes dans la commune ont-elles réussi ? L’affaire est sûre ; il faut se hâter de créer l’école projetée. Se trouve-t-on, au contraire, en présence d’une population nomade ? ou bien les écoles déjà créées dans la commune sont-elles mal fréquentées ? C’est alors un projet prématuré, destiné à un échec presque certain et dont il faut actuellement abandonner l’exécution.

Veuillez agréer, etc.

M.-J. Albisson,
directeur d’école normale.

Nous regrettons qu’un lapsus échappé à notre collaborateur, qui ne songeait certainement pas à l’interprétation dont cette erreur serait susceptible, ait pu contrarier M. Mokhtar. Ce petit incident, toutefois, aura eu son bon côté, puisqu’il a été une occasion de mettre en lumière les sentiments élevés et patriotiques qui animent le personnel enseignant arabe, sentiments dont la lettre de M. Mokhtar Ben El Hadj Saïd fournit un éloquent témoignage.