Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1896.djvu/238

Cette page n’a pas encore été corrigée
230
REVUE PÉDAGOGIQUE

tes légions. Cette voix de l’arrondissement de Vassy, Messieurs, c’était celle de la France elle-même, qui vous aime et vous estime et vous souhaite bonheur, prospérité, union à tous les habitants de l’Algérie.

Je bois, Messieurs, à la France, à l’Algérie !

Vive la République !

Après ces réconfortantes paroles, souvent interrompues par les applaudissements de l’assistance, M. Girard, professeur d’agriculture à l’école normale, au nom de ses collègues, remercie à son tour M. le député Rozet et salue en lui le soutien le plus convaincu et le plus militant de l’instruction des indigènes. Puis M. Omar Ben Brimat, professeur à la Médersa, s’exprime ainsi dans une courte mais énergique improvisation :

Messieurs,

Je ne songeais nullement à prendre la parole, surtout après les brillants discours de mes aînés, MM. Estienne et Ben Sedira, qui ont mis la question de l’enseignement des indigènes sur son véritable terrain, et après le discours, si patriotique et si plein d’espoir pour notre œuvre, de M. Albin Rozet, si l’honorable député n’avait évoqué le souvenir de la brillante réception que reçut la caravane scolaire dans l’arrondissement de Vassy.

Il nous a dit combien les populations champenoises mêlaient à leur sympathie innée pour les futurs auxiliaires de l’œuvre entreprise, le souvenir de leurs frères combattant avec les Champenois sous les plis du drapeau de la France, à Madagascar.

C’est donc un devoir pour moi de vous dire, Monsieur le député, au nom de mes camarades ici présents, des indigènes surtout, que le jour où la France aura besoin des bras de ses enfants d’adoption, nous sommes prêts, nous nous battrons !

Vive la France !

Enfin, M. Moisan, administrateur de la commune mixte du Guergour (département de Constantine), fait connaître que les indigènes musulmans commencent à apprécier les heureux effets de l’instruction française qu’on donne à leurs enfants, et qu’ils assurent, sans contrainte, la fréquentation régulière des écoles, même dans les tribus les plus écartées.

On s’est séparé l’espoir au cœur, mieux armé pour la besogne du lendemain. C’est, en somme, une très bonne journée pour l’œuvre des écoles d’indigènes, à laquelle nous en souhaitons souvent de pareilles.

***