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L’INSTRUCTION DES INDIGÈNES EN ALGÉRIE


Dans son numéro de novembre dernier, la Revue pédagogique a fait connaître l’heureuse idée qu’avait eue M. Albin Rozet, député de la Haute-Marne, de recevoir chez lui, à Saint-Dizier, les élèves-maîtres indigènes musulmans du cours normal de Bouzaréah, qui exécutaient un voyage d’études en France pendant les vacances de 1895. Ce n’était pas d’ailleurs la première marque de sympathie que M. Rozet donnait aux jeunes maîtres qui se dévouent à la tâche difficile d’instruire et d’élever les enfants arabes ou kabyles : il avait précédemment pris leur défense et celle de leurs écoles à la tribune de la Chambre des députés.

Ses amis d’Algérie ont voulu lui témoigner leur reconnaissance. Pendant un court séjour qu’il a fait à Alger, en janvier dernier, ils lui ont offert un banquet auquel assistaient, avec le personnel tout entier de l’école normale de Bouzaréah, un grand nombre de fonctionnaires de l’enseignement indigène.

Au dessert, des discours ont été prononcés et des toasts portés.

M. Estienne, directeur de l’école normale, a souhaité la bienvenue à M. Rozet en ces termes :

Messieurs,

Je suis l’interprète des sentiments de cette nombreuse assemblée en souhaitant la bienvenue, sur la terre algérienne, à notre hôte et ami, M. Albin Rozet, l’éloquent député de la Haute-Marne, qui a donné à la cause de l’enseignement primaire en général, et à celle de l’instruction des indigènes musulmans en particulier, tant de preuves éclatantes de sympathie.

M. Albin Rozet est bien connu de nous tous. Le discours si documenté et à la fois si ému qu’il prononça à la tribune de la Chambre, en février 1895, pour la défense des instituteurs et des écoles d’indigènes, est encore présent à toutes les mémoires. La somptueuse réception qu’il a bien voulu réserver, en septembre dernier, dans sa propriété du Closmortier, près de Saint-Dizier, à nos jeunes indigènes brevetés du cours normal, n’a pu passer inaperçue, la presse politique