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L’ENSEIGNEMENT MANUEL À ALBANY

Je préférerais pour les filles une suite de travaux exigeant des outils aiguisés, tels qu’en exige, par exemple, la sculpture sur bois, mais une préparation plus complète devrait, dans les écoles primaires telles que nous les connaissons, tenir la place de cours que l’école supérieure peut seule organiser convenablement.

Le programme spécial d’enseignement manuel pour les filles qui jouit jusqu’à présent de la plus grande faveur, porte sur la cuisine scientifique. Il est conçu entièrement d’après un plan éducatif, éclaircissant d’importants principes de physiologie, d’hygiène, de chimie, de biologie et donnant occasionnellement une instruction d’économie domestique. Ce cours me paraît en effet le seul qui puisse être ouvert pour le moment.

La connaissance des faits physiologiques relatifs à la déperdition constante éprouvée par les tissus de notre corps et à la nécessité d’une constante réparation, la recherche des éléments les plus propres à opérer cette réparation, les préparations spéciales, les modifications chimiques qui s’opèrent dans la cuisson, le choix des aliments les plus sains et les plus réconfortants, l’adroite manipulation des ustensiles, l’habileté acquise à combiner les proportions, tout doit tendre au développement de femmes sérieuses et intelligentes.

L’instruction n’en aura pas fait des cuisinières émérites, mais elles seront prêtes à le devenir ; elles sauront comment on vit, sinon comment on fait vivre.