Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1888.djvu/575

Cette page n’a pas encore été corrigée
665
LA PRESSE ET LES LIVRES

engourdies une excitation salutaire. Mais à l’enfant surmené par le travail des livres, à celui dont les centres nerveux se congestionnent sous l’effort intellectuel persistant dû à la préparation d’un concours, à celui-là il faut prescrire les longues marches, l’exercice si facilement appris de l’aviron, et, faute de mieux, les vieux jeux français de saute-mouton et des barres, les poursuites, la course, tout enfin, plutôt que les exercices savants et la gymnastique acrobatique. »

Un jugement hongrois sur le Musée pédagogique de Paris. Le numéro de mai de la Revue nationale hongroise de l’Association des professeurs de l’Enseignement secondaire contient une étude sur notre Musée pédagogique français.

L’auteur de l’article, M. E. Finaczy, délégué du ministère hongrois, après avoir rappelé les circonstances dans lesquelles le Musée a été fondé, en 1879, décrit sommairement l’établissement. Il énumère les principaux ouvrages, entre autres les Revues que possède la salle de lecture, les principaux instruments du cabinet de physique, etc. Il conclut en ces termes :

« La création du Musée pédagogique a été inspirée par cet esprit démocratique qui a pris depuis quelque temps un si puissant essor en France.

» Cet esprit se manifeste principalement par l’importance croissante qui s’attache à l’instruction populaire, surtout depuis le ministère de M. Jules Ferry.

» Une autre pensée juste a présidé à l’organisation du Musée : c’est que la pratique seule, les moyens empiriques ne créent rien de durable, et qu’il faut donner pour base à la pratique les principes.

» Je recommande d’autant plus vivement à tous ceux de mes collègues qui passent à Paris de visiter le Musée pédagogique, qu’ils sont assurés de trouver de la part du personnel distingué qui dirige l’établissement une complaisance qui étonne l’étranger, même à Paris, où il est habitué être reçu poliment par tout[1].

L’éducation morale dès le berceau, par B. Perez, essai de psychologie appliquée, 2e édition entièrement refondue, 1 vol. in-8°, XXIV 320 pages, Paris, Alcan, 1888. ― Nous avons eu plusieurs fois l’occasion de recommander à nos lecteurs les intéressantes études que M. Bernard Perez, avec une admirable patience d’analyse, consacre à la psychologie et à la pédagogie du premier âge. M. Perez s’est fait un domaine à part, où il règne en maître, dont il parcourt sans cesse les coins et les recoins : l’humanité naissante, étudiée dans les menus faits de la vie enfantine, dans l’apparition délicate de ses facultés à peine écloses. C’est un sujet que M. Perez tourne et retourne en cent façons, avec la passion du collectionneur qui ne veut rien laisser échapper, mais aussi avec l’intention hautement avouée de faire ser-

  1. Nous devons la traduction de cet extrait à l’obligeance de M. Alex. Pey, professeur au lycée Saint-Louis.