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REVUE PÉDAGOGIQUE

leurs petits livres de morale. Ils laissent au maître le soin de trouver le récit, s’ils ne le donnent pas eux-mêmes ; et chacune de leurs leçons est terminée par un sommaire qui résume en quelques lignes le devoir ou la vertu qu’il s’agit d’inculquer aux enfants, et que l’on fait apprendre par cœur.

On s’est quelquefois moqué de nos « récits moraux » et de cette bonne « morale en action ». Eh bien ! cette forme est nécessaire, indispensable, au moins dans le cours élémentaire et moyen. Ce n’est qu’après avoir présenté les règles morales sous la forme d’histoires, pendant un an ou deux, qu’on peut leur donner la forme, la suite et le caractère plus rigoureux des autres enseignements.


À PROPOS DE QUELQUES ARTICLES
PUBLIÉS SUR L’INSTRUCTION DES INDIGÈNES EN ALGÉRIE



La Revue pédagogique s’est déjà occupée de la question de l’instruction des indigènes en Algérie. Nos lecteurs n’ont pas oublié l’intéressant article de M. Wahl inséré dans le numéro du 15 janvier 1833. Reprenant le même sujet, nous voudrions aujourd’hui, à l’aide de quelques extraits, faire connaître les diverses opinions qui se sont produites récemment dans la presse ou les publications d’enseignement.

Avant d’examiner le point de savoir comment il faudrait s’y prendre pour organiser, sans grever outre mesure les budgets locaux. un enseignement spécial aux indigènes, réfutons un argument bien des fois présenté et qui consiste à dénier aux indigènes toute aptitude à l’instruction. La réponse nous est fournie par Medjoub ben Kalafat, professeur au lycée de Constantine (Voir le Bulletin scolaire du département de Constantine, n° 6, année 1886). Elle est formulée avec chaleur et conviction.

« Les indigènes de cette Algérie, dit-il, ne sont-ils pas les descendants des Arabes d’Andalousie, qui ont fourni tant d’hommes illustres. qui ont vu l’apogée des kalifats de Grenade et de Cordoue, qui sont enfin de la patrie des Avicenne et des Averroës ?

Lorsqu’on peut se glorifier d’avoir des ancêtres aussi savants,