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faire non des rhéteurs et des poètes, mais des hommes ; on n’en retint que la partie légère, élégante et littéraire, au sens étroit du mot. Bientôt il fut entendu que ces premiers maîtres de la France nouvelle n’avaient été que de beaux esprits éperdûment amoureux de l’antiquité, d’aimables et inoffensifs lettrés dont le cicéronianisme faisait sourire, dont la muse parlait grec et latin pour ne rien dire, au fond incapables de rien fonder, surtout en éducation. Par bonheur, certaines congrégations se trouvaient là toutes prêtes à remplacer ces rêveurs, et l’on se félicita de n’avoir qu’à s’en remettre à elles pour rétablir dans les collèges la règle, la forte discipline et le bon esprit des vieilles études.

Puissent les pages qui suivent, dans leur forme de sèche nomenclature, inspirer au moins à quelques-uns de nos jeunes universitaires la curiosité de reviser ces opinions reçues, de voir s’il n’y avait rien de plus que des ambitions littéraires dans la Renaissance, et de retrouver l’histoire vraie sous la légende !