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LA PRESSE ET LES LIVRES

fait, les membres du séminaire, c’est-à-dire les étudiants qui s’y étaient inscrits, suivaient les cours de la faculté, apportaient des travaux, assistaient et prenaient part aux critiques, enseignaient à leur tour dans les classes, prenant part aux jeux, aux chants, aux promenades des enfants, à leurs travaux manuels, à toute la vie de l’école.

Des deux livres de MM. Frœhlich et Bliedner, le premier traite de l’ensemble de la vie et de l’œuvre de Stoy, le second, beaucoup plus volumineux, se borne à raconter dans les plus menus détails l’histoire du séminaire pédagogique. Et c’est cette minutie même qui donne un vif intérêt à l’ouvrage. Il narre les premiers débuts, les procès-verbaux des premières séances, les premiers programmes, les différents cours et exercices de 1843 à 1858. À partir de ce moment il y a une école bâtie, le séminaire a son existence assurée, il se développe jusqu’au jour de la « catastrophe », c’est-à-dire du départ de Stoy pour Heidelberg en 1867.

La période de prospérité commence avec le retour du fondateur dans la bonne ville d’Iéna ; de 1874 à 1885, année de la mort de Stoy, l’œuvre se développe, marche de succès en succès. Depuis le début, le séminaire pédagogique a compté 693 membres ; le principal contingent était naturellement fourni par le Thuringe ; mais il y avait dans le nombre, outre des étudiants venus de toutes les parties de l’Allemagne, des Grecs, des Arméniens, des Suisses, des Français, des Américains. Le volume de M. Bliedner reproduit la liste exacte de leurs noms, et des carrières dans lesquelles ils sont entrés ; ils sont devenus pasteurs, professeurs de gymnases, d’écoles normales, d’écoles commerciales ou industrielles, inspecteurs, directeurs d’établissements d’instruction de tout ordre ; quelques-uns sont devenus consuls, artistes, bibliothécaires, officiers, industriels, etc. Rien n’est oublié : ni les promenades scolaires avec leurs programmes, leurs incidents, ni les sujets de travaux, ni les thèses soutenues, ni même quelques spécimens de compositions et de critiques, ni la bibliographie des nombreux ouvrages pédagogiques émanant de membres de l’institution.

On saisit vraiment cette ingénieuse institution sur le vif, on pénètre dans son organisation, dans sa vie, on suit fidèlement les marches et contremarches, les idées, les expériences de plusieurs générations de jeunes pédagogues, dirigés par la main d’un homme de grande valeur. Stoy laisse derrière lui mieux que ses livres, mieux que le souvenir d’une existence noblement consacrée au bien ; il laisse des disciples qui transmettront sa pensée et sa méthode aux générations futures sur tous les points de son pays. Pour n’être pas des plus brillantes et des plus bruyantes, n’est-ce pas la plus féconde et la plus enviable des activités ?

Châtiments corporels. — Le Congrès des instituteurs de la province de Prusse orientale, sur le rapport de M. Neuber, instituteur