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REVUE PÉDAGOGIQUE

pris une part active. Il s’agit de fonder, comme complément aux classes du soir pour adultes déjà organisées par le School Board et qui comptaient l’an dernier près de 7,000 élèves, des cours du soir, avec expériences scientifiques, dans le genre de ceux de nos sociétés Polytechnique et Philotechnique. On demandera au School Board de prêter ses salles de classes pour ces cours, que l’on médite de rendre aussi attrayants que possible en même temps qu’instructifs, pour qu’ils aient plus de chances de lutter avantageusement dans l’esprit des jeunes apprentis avec les séductions du public house. Tout le monde ne peut qu’applaudir à ce programme. Le Standard fait comme tout le monde ; mais il demande si les cours seront gratuits. Selon lui, « si ces cours sont gratuits il est fort douteux que les membres des classes industrielles qui se respectent eux-mêmes veuillent profiter de cette éducation de charité. Ils peuvent être tout prêts à prendre et à demander même bruyamment tout ce que le gouvernement a le pouvoir d’octroyer. Mais laisser donner gratis des leçons à leurs grands garçons et à leurs grandes filles par des messieurs de la gentry, ce serait subir un affront Contre lequel une considérable minorité et non la moins importante ne manquera pas de se rebeller. » Nous avons meilleure opinion du bon sens des artisans londoniens, et, du reste, s’ils n’ont pas surmonté leur ancien préjugé contre la gratuité en fait d’instruction, cela vient surtout de ce que la gentry s’est évertuée à entretenir parmi eux, par tous les moyens, ce préjugé afin de retarder l’organisation d’un véritable système d’enseignement national, auquel il faudra pourtant arriver tôt ou tard, et que proposera forcément, à la suite de son enquête sur l’instruction primaire et sur les résultats de l’Act de 1870, la commission qui vient d’être nommée, si elle n’est pas décidée à faire passer les intérêts de parti politique et religieux avant les vrais besoins du pays. Voici en attendant les vues du parti radical sur ce point et la résolution qu’un des principaux membres de ce parti, M. Jesse Collings, député d’Ipswich, essaiera de faire discuter à la Chambre des communes à la première occasion :

« Il est résolu que l’instruction primaire du pays doit être placée sous l’administration (management) des représentants élus du peuple ; que cette instruction doit être donnée gratuitement, et que le déficit provenant de l’abolition des rétributions scolaires sera comblé par un accroissement du grant parlementaire : pour atteindre ce but des comités scolaires devront être élus dans chaque district, et les écoles primaires seront placées sous leur contrôle pendant les heures consacrées au cours ordinaire d’instruction. »

Un autre membre du Parlement qui a une grande autorité en matière d’organisation scolaire M. E.-N. Buxton (membre du School Board de Londres) se prononçait aussi dans un récent meeling pour la gratuité au moyen d’un grant pris sur le fonds consolidé. Une lettre de M. Philip Magnus, directeur du Technical College de