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COURRIER DE L’EXTÉRIEUR

ceux des collaborateurs de la Rivista pedagogica, est mort subitement à Florence le 30 décembre. La science de l’éducation, dont il était en Italie l’un des plus remarquables représentants, fait en lui une perte sensible. Il n’avait que cinquante ans. Né en 1835 à Galatina, dans la Terre d’Otrante, il avait étudié la médecine à Naples et à Pise ; mais il abandonna bientôt la pratique de l’art médical pour se consacrer à la philosophie. Après la publication de son livre Della legge storica et del movimento filosofico del pensiero italiano (1862), il fut nommé professeur de philosophie au lycée Dante, à Florence ; cinq ans plus tard, en 1867, il fut appelé à la chaire de philosophie théorique de l’université de Bologne, et joignit à son enseignement celui de la pédagogie et de l’anthropologie. Il se consacra avec un zèle d’apôtre à la diffusion, parmi les instituteurs italiens, des doctrines pédagogiques modernes, et eut à soutenir souvent des luttes très vives contre les adversaires de la science qu’il enseignait, entre autres contre l’archevêque de Bologne et l’évêque de Gênes. Parmi les écrits assez nombreux qu’il a laissés. nous mentionnerons comme les plus importants : Sul Rinnovamento della Filosofia positiva in Italia ; Socialismo, Darwinismo e Sociologia moderna ; la Scienza deli’etucazione ; Rivoluzione e Pedagogia moderna ; Della Pedagogia scientifica in Italia. Sa polémique avec les membres du haut clergé italien a été recueillie dans un volume intitulé Fra Vescovi e Cardinali.


Suisse. — La réorganisation de l’enseignement secondaire classique est à l’ordre du jour dans les cantous de Berne et de Zurich. M. Gobat, directeur de l’instruction publique du canton de Berne, a élaboré un projet de programme d’études pour les gymnases et progymnases bernois, qui réduit considérablement la part du latin et du grec et augmente celle des langues vivantes et des sciences ; ce projet a été accueilli par une protestation des professeurs, et on ne Sait encore quelle décision prendra sur ce point le gouvernement de Berne. A Zurich, où le conseil d’éducation avait à délibérer sur un plan de réorganisation de la Kantonsschule, la majorité s’est prononcée pour le système suivant : à la base, un progymnase avec un cours d’études de deux ans, servant d’école préparatoire commune à tous les élèves ; au-dessus du progymnase, trois établissements parallèles, savoir : 1° un gymnase littéraire, avec latin et grec obligatoires, conduisant en cinq années d’études à l’université ; 2 un gymnase réal, avec latin obligatoire, conduisant en cinq années d’études, soit à l’université, soit à l’école polytechnique fédérale ; 3° une école industrielle, sans grec ni latin, conduisant en quatre ans et demi d’études soit à l’université, soit à l’école polytechnique.

— Le Grand Conseil du canton de Lucerne a accordé, dans sa séance du 1er décembre dernier, une pension de retraite de 1,000 francs à M. Franz Thalmann, ancien instituteur à Entlebuch, qui est actuellement dans sa 89e année et qui a exercé les fonctions d’instituteur pendant soixante-douze ans. « Il à donc fallu, dit à ce propos un journal scolaire lucernois, que M. Thalmann arrivât à âge de quatre-vingt-neuf ans et eût à son actif soixante-douze années de services, pour qu’il fût enfin possible, grâce aux efforts de quelques bons citoyens, d’obtenir de l’État les moyens qui doivent assurer le repos de ses derniers jours ! » On sait qu’en Suisse les