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y met plus que de l’acharnement. Mais quelle moralité résulte-t-il de ce conflit d’événements romanesques sur la destinée de deux marionnettes ?

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BONNECHOSE (Émile de).


CHRISTOPHE SAUVAL, 2 vol. in-8, 1836. — M. de Bonnechose s’est proposé et a réussi avec bonheur à mettre en scène la société française aux trois époques de l’empire, de la restauration, de juillet 1830. Ces trois époques, à proprement parler, n’en font qu’une, tant elles se touchent et se mêlent encore dans la politique par les hommes et par les choses : intérêts, souvenirs, ambitions, désappointements et regrets des partis, sont toutes choses qui se trouvent confondues dans les trois époques, et il était hasardeux et difficile de mettre en scène des personnages qui représentassent dans leur caractère et dans leurs idées le bien et le mal des trois époques. Toutefois, l’auteur a tracé des portraits fort piquants d’hommes politiques dont les originaux sont encore quelque part dans le monde, tels que Pierre Renaux, vieux républicain de l’an 3, pauvre, vertueux et pur ; le baron Plumet, ex-conventionnel, puis sénateur et baron de l’empire, puis royaliste et pair de France sous la restauration, puis enfin libéral, constitutionnel et philanthrope, qui mourra, dans l’excellent lit de son hôtel, grand homme d’État ; le comte de Kerolais, vieux gentilhomme entêté de noblesse et d’honneur chevaleresque, royaliste comme au temps de du Guesclin et de Dunois, qui ne voit la France que là où est le roi. Ces trois personnages, dont les rôles différents ressortent d’une manière fort dramatique du récit des événements, caractérisent à merveille les trois époques du roman.

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BONNELIER (Hippolyte).


URBAIN GRANDIER, un vol. in-12, 1825. — Le jugement d’Urbain Grandier, l’horrible supplice qui le suivit, voilà le dénoûment de ce roman ; les causes premières et les progrès de l’accusation monstrueuse sous laquelle succomba le curé de Loudun en forment le nœud ; l’odieuse jalousie des prêtres, la haine de la supérieure Jeanne de Belseil, le ressentiment du tout puissant Richelieu, la froide cruauté du conseiller Laubardemont, en lient l’intrigue, et fournissent à l’auteur de sombres tableaux. Grâce au Dictionnaire philosophique, l’histoire de Grandier étant connue de tout le monde, nous n’entrerons dans aucun détail sur le plan du roman.

GUY-EDER, ou la Ligue en basse Bretagne, 2 vol. in-12, 1830. —