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annonce que son enfant est à toute extrémité. Le père se hâte d’accourir ; son fils n’est pas malade, mais il a compris la tromperie de son ami. Séduit par l’affection dévouée de Marie, il reconnaît le prix de ce qu’il a volontairement perdu ; les cœurs des deux époux se rapprochent dans un mutuel amour, qui ne doit plus jamais finir.

UNE PASSION EN PROVINCE, 3 vol. in-8, 1837. — Andrési, vieil avocat enrichi par des manœuvres peu honorables, désire marier sa fille Lucile, dont l’humeur aventureuse lui inspire des craintes assez vives, à un homme sans fortune, afin d’avoir sa fille et son gendre sous sa dépendance. Il a jeté les yeux sur le jeune de Leirac, commis de l’agent de change Delbar, qui repousse les avances d’Andrési, en lui disant qu’il est lié de cœur avec une femme qui mourrait s’il l’abandonnait. — Vous êtes un fat, répond Andrési. Pour convaincre l’avocat, Leirac lui raconte toute l’histoire de ses amours avec Mme Delbar ; cette angélique femme s’est livrée à un étourdi qui ne l’aime plus, et qui la déshonore en divulguant le secret de sa faiblesse. L’avocat conseille à Leirac une rupture définitive, et il ajoute que Lucile aura cinq cent mille francs de dot. À ce prix Leirac écrit une lettre impertinente à Mme Delbar, qui, après l’avoir lue, sort de chez elle, se dirige vers la Seine où elle allait se précipiter, lorsque une main puissante la saisit ; elle se retourne, et reconnaît dans son sauveur l’abbé Maurice, le confesseur de sa tante. Les paroles du prêtre calment le désespoir de la femme abandonnée, elles font plus ; le cœur de Mme Delbar avait besoin d’aimer : elle aima l’abbé Maurice, et cet amour fut partagé. L’abbé n’en était pas à sa première passion ; il avait aimé d’un amour heureux la femme de son frère, et c’est pour expier ce crime qu’il s’est fait prêtre. Froid, égoïste, son amour pour Mme Delbar ne tarde pas à se refroidir. L’époux de cette malheureuse femme s’étant ruiné, fut obligé de passer en Belgique pour se soustraire à ses créanciers ; l’abbé Maurice conseille vertueusement à Mme Delbar d’aller rejoindre son mari ; elle obéit, et trouve dans cet exil la misère et la mort. — Ce roman est fertile en situations attachantes. On s’intéresse surtout aux amours d’Émile et de Mme Delbar ; mais celle-ci devient beaucoup moins intéressante lorsqu’elle devient éprise de Maurice. L’amour d’une femme du monde pour un prêtre a quelque chose qui répugne à nos mœurs et qui repousse toutes les sympathies. — On doit encore à Mme Camille Bodin :

*Napoléontine, in-8 de 8 p., 1821. — *Souvenirs de Mme Jenny D***, publiés par Eug. Lamerlière, in-18, 1821. — *La Vallée de Sarnen, in-12, 1821. — *Les Confessions de ma tante, 4 vol. in-12, 1825. — La Belle-mère, 3 vol. in-12, 1828. — Le Dernier Amour, in-12, 1828. — Marius et Frédéric, 4 vol. in-12, 1830. — La Famille d’un Député, 5 vol. in-12, 1831. — La Cour d’assises, 4 vol. in-12, 1832. — Contes vrais,