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l’auteur met avec soin en relief toutes les infortunes royales, depuis les enfants d’Édouard IV jusqu’à Jacques III, depuis Charles Ier jusqu’à Charles X. La révolution de juillet y est sabrée d’importance, et cela ne doit pas étonner de l’auteur du Voyage de la duchesse de Berri dans la Vendée, dont on sait que les principes ne sont plus de ce siècle. L’ouvrage est écrit avec finesse, et quelques chapitres sont empreints de sentiment.

On doit encore à cet auteur : Georges Sand, in-8, 1837.

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WARD, romancier anglais.


TREMAINE, ou l’Homme blasé, 4 vol. in-12, 1830. — On pourrait appeler cet ouvrage un roman religieux, quoique l’auteur proteste qu’il n’a pas eu l’intention d’écrire un roman. Tremaine est un homme d’une grande naissance, d’un caractère distingué, d’un esprit très-cultivé ; sa fortune est considérable, et il a obtenu dans les affaires politiques une brillante réputation. Cependant, dégoûté du monde et de lui-même, il vient chercher au sein de la retraite le bonheur qu’il n’a pu trouver au milieu des scènes bruyantes et agitées de sa vie passée. Près de sa maison de campagne habite un ecclésiastique nommé Évelyn, qui a une fille dont il devient amoureux et qui le paye de retour. Mais les opinions religieuses des deux amants sont entièrement différentes ; Tremaine est livré au scepticisme, tandis que la fille du pasteur, sincèrement pieuse, plutôt que de trahir ce qu’elle appelle les scrupules de sa conscience en épousant un homme dont les principes sont opposés aux siens, se résout à faire son propre malheur et celui de son amant. Celui-ci, ne pouvant vaincre la résistance opiniâtre de sa jeune amie, se convertit. — La simplicité de l’action, la vérité des sentiments, exempts de l’exagération commune aux romans en général, la peinture fidèle des classes auxquelles appartiennent les principaux personnages, quelques scènes de société tracées avec talent et naturel, méritent de justes éloges.

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WEST (mistress), romancière anglaise.


SYDNEY, COMTE D’ARONDEL, 4 vol. in-12, 1816. — L’auteur a cherché à peindre dans Sydney les ridicules de la société, et principalement les dangers de l’orgueil et de l’amour-propre ; ce roman amuse, intéresse, sans cesser d’offrir les exemples de la plus pure morale. — Arondel avait eu dans sa jeunesse une de ces passions qui font le destin de toute la vie ; il était aimé et allait unir