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quise Lavinia, Metella, Mattea, in-8, 1836. — Lettres d’un Voyageur, in-8, 1837. — Mauprat, 2 vol. in-8, 1837.

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SANDEAU (Jules), né à Niort en 1810.


MADAME DE SOMMERVILLE, in-8, 1834. — Le drame de ce roman se dénoue entre quatre acteurs : Maxime, qui juge avec sévérité les choses et les hommes qu’il a sous les yeux ; Nancy, la sœur de Maxime, jeune fille naïve, élevée au village, qui ne sait rien du monde, qui n’envie aucune des joies qu’elle ignore, qui doit vivre et mourir pour un seul amour, qui aime, est dédaignée, prie Dieu de la rappeler à lui, et meurt sans avoir été connue du monde ; Albert, le héros du livre, le type de la médiocrité ambitieuse, de la rêverie impuissante, qui amuse de son abaissement et de sa nullité l’injustice des hommes ; Mme de Sommerville, arrivée à cet âge qui n’est plus le tumulte des passions, et qui n’est pas encore la paix de l’âme ; elle se soutient et se défie, mais il ne faudra qu’une étincelle imprudente pour rallumer les cendres mal éteintes ; seulement, au souvenir des épreuves qu’elle a traversées, elle puisera la force de résister. Dire le combat qui s’engage entre Nancy, Albert et Mme de Sommerville, est chose inutile. Il y a dans ce volume une lecture de trois heures, rapide, émouvante, mêlée de réflexions passionnées, encadrées heureusement dans un récit naturel.

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SARRAZIN (Adrien de).


LE CARAVANSÉRAIL, ou Recueil de contes orientaux, ouvrage traduit sur un manuscrit persan, 3 vol. in-12, 1811. — Douze contes composent ce recueil. Le premier, Abdelazi, qui n’est pas très-heureux, est la contre-partie du Dormeur éveillé ; Amestan et Miledin, ou l’Expérience à l’épreuve, présente des tableaux charmants, et un fond aussi heureux que vraisemblable : deux vieillards assis à l’entrée d’une grotte se plaignent d’avoir perdu leur jeunesse dans de vains plaisirs : « Oh ! disent-ils, si nous pouvions revenir à vingt ans avec notre expérience, comme la vie serait belle ! comme nous serions maîtres de nos cœurs et de nos passions ! » Un génie les entend, exauce leurs souhaits, et ces deux vieillards rajeunis font exactement toutes les sottises qui les avaient rendus si malheureux. Le sujet des Lunettes magiques n’est pas neuf, mais il est bien développé et offre une situation très-comique. Le dénoûment des Deux Amis est faible, et ne satisfait point le cœur ; mais Asmalan, la Planète du docteur Zeb, Amédan et Zeila, le Calife Almanzor, les Physionomistes, sont pleins d’une