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uns des actes de son tribunal sont retracés avec des couleurs convenables ; mais on se lasse bientôt du héros qui est trop prodigué. C’est à ce défaut sans doute, ainsi qu’aux répétitions fréquentes des scènes où la faiblesse et la vanité du tribun sont toujours mises en jeu, que l’on doit attribuer la langueur répandue sur quelques parties de l’ouvrage. D’autres personnages historiques non moins célèbres sont introduits avec plus de bonheur dans le cours du récit : Clément IV y paraît au milieu de sa cour voluptueuse, présidant aux plaisirs d’un festin ; Pétrarque y reçoit, près de la fontaine de Vaucluse, à l’ombre d’un laurier, la visite d’un ancien ami, qu’il accompagne ensuite à la cour du pape. Les trois Colonna, dont l’histoire nous a transmis les noms, représentent ici la noblesse de Rome : leur caractère féroce, leur humeur guerrière et turbulente, leur avidité de vengeance, fournissent à l’auteur les scènes où le caractère du XIVe siècle nous paraît surtout empreint. Parmi les personnages imaginaires, se trouve Lorenzo, fils du tribun, et Antonia Colonna, dont les amours partagent l’intérêt qui devrait surtout s’attacher à Rienzi.

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ROUERGUE


L’AVOCAT DES FEMMES, 5 vol. in-12, 1808. — Dans cette espèce de roman à tiroir, l’auteur fait paraître des femmes de toutes les conditions et de toutes les humeurs, nous allions dire de tous les caractères ; mais pour peindre des caractères, il faut plus de sagacité, une imagination plus sage et mieux réglée. De toutes ces femmes qui passent en revue sous les yeux du lecteur, aucune ne sait résister au mérite de l’avocat du sexe : celui-ci est un chevalier d’Ertebeau, pénétré de respect pour les qualités des femmes, mais n’ayant pas des idées très-saines sur leur pudeur et sur leurs mœurs. À cela près, il trouve leur conduite louable ; et même lorsqu’il en éprouve des perfidies, rien ne lui paraît plus simple et plus facile à justifier. En un mot, vis-à-vis de pareilles femmes, ce monsieur agit comme un roué, et parle comme un niais. Le lecteur qui ne sera ni l’un ni l’autre, ne lira pas jusqu’au bout un ouvrage que dément entièrement son titre, et qui n’est qu’un vieux cadre rajeuni pour amener des aventures scandaleuses.

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