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duit une pareille apparition ; mais bientôt Hélène meurt, et l’époux bigame peut sans crainte de malheur se livrer à sa passion.

On a encore de Meissner : Alcibiade, 4 vol. in-8, 1787-91. — Masaniello, in-8, 1789. — *Histoire de la vie et de la mort de Bianca Capello, 3 vol. in-12, 1790. — La Chute de Capoue, in-12, 1802. — Contes moraux, 2 vol. in-12, 1802.

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MÉRIMÉE (Prosper), inspecteur des monuments historiques.


THÉÂTRE DE CLARA GAZUL, comédienne espagnole, in-8, 1825. — Dans cette publication, on ne saurait méconnaître le dessein de l’auteur, celui de peindre sous un nom emprunté les traits les plus saillants de nos mœurs, et de se donner, à l’abri d’un masque espagnol, une entière liberté, quant aux préjugés politiques, et ce qu’il appelle les routines littéraires. Il retrace tour à tour, et toujours avec la même hardiesse et une égale originalité, la dépravation du régime impérial, la bassesse de certains fonctionnaires, la brutalité des sabreurs de la grande armée, et l’héroïsme des Espagnols, disposés à verser leur sang pour la liberté. Dans une notice fort bien écrite, l’auteur nous apprend que les six pièces contenues dans ce recueil furent composées par Clara Gazul, comédienne du Teatro mayor de Cadix, qui ne se faisait pas scrupule d’avouer qu’elle était née d’une bohémienne, sur le bord d’un chemin, et qui tirait gloire d’être de sang mauresque, et arrière-petite-fille du tendre Maure Gazul, si fameux dans les vieilles romances espagnoles. — La première de ces comédies, intitulée les Espagnols en Danemarck, a pour sujet la retraite de la Romana, qui parvint à s’échapper de l’île de Fionie, emmenant quinze mille Espagnols retenus avec lui sous les aigles de Napoléon. Dans Inès Mendo, l’Amour africain, le Ciel en enfer, etc., l’auteur a déployé la même originalité, la même force ; il se montre toujours vrai et naturel, suivant les localités ; ne se refusant pas à reproduire, ni le jargon vulgaire d’un corps de garde, ni les passions sauvages d’un Bédouin, ni les turpitudes des moines et des inquisiteurs d’Espagne. Quoiqu’on ne puisse approuver toutes les licences littéraires, on ne peut disconvenir cependant que cet essai est fort original, et souvent fort heureux.

LA JACQUERIE, scènes féodales ; suivies de la famille de Carvajal, drame, in-8, 1828. — La Jacquerie est un tableau naïf, énergique et touchant de la féodalité et de tous les malheurs qu’elle entraînait à sa suite ; nobles, vilains, moines, gens de guerre, toutes les castes, tous les ordres de l’État apparaissent et sont représentés à grands traits dans ce drame, qui rappelle la manière large de Shakspeare. — On retrouve dans cet ouvrage toute l’ima-