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DE LA NÉCESSITÉ DE CET OUVRAGE.



Par une tolérance qui a, comme toute chose, son bon et son mauvais côté, la lecture des romans n’est plus l’objet d’une exclusion absolue dans la famille, et les femmes ne sont plus obligées de cacher le livre qui charme leur solitude. On a compris que les ouvrages d’imagination pouvaient produire le bien, par cela même qu’ils pouvaient produire le mal ; qu’ils pouvaient ramener les esprits à des sentiments vrais, comme ils pouvaient les égarer par l’exaltation. On a compris avec justice qu’il ne fallait pas condamner le genre, mais les écrivains qui en tiraient un mauvais parti ; enfin, la raison est venue dire : Tout dépend du choix.

Le roman n’a pas de poétique et de règles : il se prête admirablement à l’expression de la pensée ; le roman, c’est tout l’auteur, comme on l’a dit du style. Aussi la positivité de notre siècle l’a rendu moins dangereux, mais nous le répétons : Tout dépend du choix.