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complète. À la suite d’une émeute soulevée par lui aux portes de l’hôtel Macclesfield, il a été obligé de se battre contre un jeune amant de sa mère et de le tuer. Condamné à mort par contumace, et poursuivi par la police, il ne sait où terminer sa tragédie d’Owerbury, qui le sauvera à la fois, il le croit du moins, de la faim et de la potence. L’honnête tailleur n’ose pas refuser une hospitalité inopportune ; il continue sa besogne pendant que le poëte rumine la sienne. Cependant Jane Pretty s’éprend d’une passion subite pour Richard Savage, qui la dédaigne, et alors adieu les rêves de bonheur de David Sauveur. La tragédie d’Owerbury est représentée, elle a un succès éclatant ; mais, défiée en public par son fils, par un contumax, la comtesse de Macclesfield se venge en faisant suspendre la pièce, et jeter l’auteur en prison ; la sentence des premiers juges est commuée en une détention perpétuelle qui commence par une séquestration rigoureuse, durant laquelle Richard ne reçoit du monde extérieur qu’un seul objet, une couronne d’épines, que vient lui jeter la comtesse sa mère. Jane, qui n’a pas oublié Richard, va se jeter aux pieds de la reine, et obtient d’elle qu’on aide à son évasion. David, qui vient d’être reconnu par le comte Rivers pour son fils, se dévoue pour son frère, le fait passer pour le fils d’Ennly sa mère, et le marie avec Jane. Richard s’établit à Clifton comme maître d’école ; mais bientôt il se lasse de régenter des marmots ; il trahit vis-à-vis de quelques lords, ses anciens amis, le secret de sa retraite, obtient grâce entière, et revient à Londres, où il meurt misérable et prisonnier. — Le caractère qui domine dans ce roman, un des meilleurs ouvrages de M. Michel Masson, est celui de David ; il plane sur tout le livre et lui donne, au milieu des tableaux les plus sombres, une teinte douce, calme et consolante. David Sauveur, c’est le peuple ouvrier dans toute sa bonté, dans ses vertus simples et droites, dans son dévouement modeste et absolu.

La plupart des ouvrages de M. Michel Masson ayant été publiés sous le pseudonyme de Michel Raymond, et M. Bruckere s’étant aussi servi de ce pseudonyme, il est assez difficile de reconnaître les ouvrages qui appartiennent en propre à l’un de ces deux auteurs. On attribue encore à M. Masson : Un Cœur de jeune fille, in-8, 1834. — La Valise de Simon le Borgne, 2 vol. in-8, 1835.

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MATHURIN (Charles-Robert),
né à Dublin en 1782, mort en janvier 1825.


MELMOTH, ou l’Homme errant, trad. par J. Cohen, 6 vol. in-12, 1821. — Melmoth est une conception infernale dans le genre de Faust ; c’est une espèce de vampire qui a fait un pacte avec le dia-