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amour à la piété filiale ; Savillon malheureux comme elle, par son tendre attachement à un objet qui en est digne, et Montauban par le sentiment jaloux d’une réputation sans tache, nous ne pouvons plus prévoir qu’une catastrophe terrible. Le soutien sur lequel s’appuyait chaque victime est ce qui lui perce le cœur, et les sentiments auxquels elles se livraient d’abord bien légitimement, les précipite dans l’erreur, le crime, le remords et le désespoir. — Les lecteurs qui s’émeuvent facilement aiment dans Julie de Roubigné la vérité des sentiments et la vérité du style : quel est celui qui, dans le cours de sa vie, n’a pas eu à gémir sur quelques-unes des douleurs dont Julie de Roubigné rappelle le souvenir ?

ŒUVRES COMPLÈTES, traduit de l’anglais par Bonnet, 5 vol. in-12, 1825. — Outre la traduction des romans déjà cités, cette collection contient six nouvelles publiées par Mackensie dans deux recueils périodiques, le Miroir et le Fainéant. Ces nouvelles sont : l’Histoire de la Roche, l’Histoire de Nancy Collins, l’Histoire d’Albert Bane, de Sophie M***, du père Nicolas, et l’Histoire de Louise Venoni. Cette dernière nouvelle, histoire simple, triste, éloquente, est un de ces récits qu’il suffit d’avoir lus une fois pour ne les oublier jamais.

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MAHUL (Alp.-Jacques), né à Carcassonne le 31 juillet 1793.


LE CURÉ DE VILLAGE, in-12, 1819. — Le style de ce petit roman est simple, clair et correct, dégagé de tout le luxe d’ornements inutiles. La morale en est douce et pure ; la relation de la vie du bon curé est intéressante et instructive. Les enfants et les hommes faits peuvent lire avec fruits ces mémoires, où sont retracées les actions d’un respectable ministre de la religion, qui pratique la morale de l’Évangile, qui fait consister ses devoirs à diriger ses semblables dans les voies de la vertu, à les détourner des sentiers du vice, et à les consoler s’ils viennent à tomber dans le malheur.

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MAIGNAUD (Mme Louise).


LA FEMME DU MONDE ET LA DÉVOTE, 4 vol. in-12, 1829. — La donnée de ce livre est morale, quoique la conduite des principaux personnages qui y figurent ne le soit pas du tout. L’auteur a dessiné le tableau de deux jeunes femmes qui arrivent au même but par deux chemins opposés. La femme du monde trouve des obstacles à la vertu dans les plus brillants salons de la société ; la dévote rencontre un séducteur en soutane. Déjà de nombreux