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pite en prononçant le nom de Guillaume. La nouvelle de ce crime se répand ; Olivier excite tous les esprits à la vengeance ; on escalade le château de Raymond en présence du comte, couvert de blessures ; l’archevêque d’Aix déclare son mariage nul, et quoique les amants n’existent plus, on les unit, et on dépose leurs corps dans le même tombeau. — Cet ouvrage est un cadre intéressant, dans lequel l’auteur a placé la description fidèle des mœurs de la Provence au XIIe siècle.

ROBERT ET LÉONTINE, histoire du XVIe siècle, 3 vol. in-12, 1827. — Tracer le tableau des mœurs et des usages qui régnaient sur les bords de la Moselle au XVIe siècle ; raconter les événements les plus remarquables qui s’y sont passés à cette époque ; donner une description exacte des monuments qui décoraient cette région, tel est le but que l’auteur s’est proposé dans ce roman. L’histoire de Robert et Léontine sert de broderie à ses recherches scientifiques ; la plupart des personnages qui y jouent un rôle ont existé, et conservent dans le roman le caractère que les annalistes et les auteurs contemporains leur ont attribué.

Nous connaissons encore de cet auteur : *Rose et Noir, une nouvelle très-ancienne et une chinoise, in-12, 1801. — *Nouvelles, Contes, Apologues et Mélanges, 3 vol. in-12, 1822.

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LAFAYETTE (Mar. Mad. Pioche de la Vergne, comtesse de),
née en 1633, morte en mai 1693


ZAÏDE, histoire espagnole, petit in-12, avec un traité sur l’origine des romans, par Huet. Hollande, Elzevier, 1671. — Zaïde est le premier roman français qui offrit des aventures raisonnables, écrites avec intérêt et élégance. Il était juste que l’on dût ce premier modèle au tact naturel et prompt qui distingue les femmes dont l’esprit a été cultivé. Dans ce charmant roman, l’imagination est riche sans être prodigue, l’intérêt croît naturellement, le plan en est sage et le dénoûment heureux. Rien n’est plus attachant ni plus original que la situation de Gonzalve et de Zaïde, s’aimant tous les deux dans un désert, ignorant la langue l’un de l’autre, et craignant tous les deux de s’être vus trop tard. Les incidents que cette situation fait naître sont une peinture heureuse et vraie des mouvements de la passion. Quoique le reste de l’ouvrage ne soit pas tout à fait aussi intéressant que le commencement, quoique le caractère d’Alphonse, jaloux d’un homme mort, au point de se brouiller avec sa maîtresse, soit peut-être trop bizarre, cependant la marche de ce roman est soutenue jusqu’au bout, et on le lira toujours avec plaisir.

LA PRINCESSE DE CLÈVES, ou les Amours du duc de Nemours