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volume, le Charivari, le Guet, la Redevance, les Écoliers, la Chasse.

LES DEUX FOUS, histoire du temps de François Ier, in-8, 1830, ouvrage publié sous le pseudonyme de P. L. Jacob, bibliophile. — Cette histoire du roi François Ier et de Diane de Poitiers n’est, à le bien prendre, que l’histoire du vieux Paris, de son peuple, de ses coutumes, de ses usages, de ses superstitions. L’auteur a voulu placer François Ier sur le premier plan, et après lui sa belle maîtresse, et Triboulet, comme opposition au roi, et Caillette, comme contraste à Triboulet. Tous ces personnages étaient sagement disposés quand il s’est mis à l’ouvrage ; mais l’abondance des matériaux à mettre en œuvre est venue déranger son plan, où sont entrés de toutes parts la ville, la cour, le peuple, les soldats, les magistrats, tout le siècle, chacun parlant son langage, tantôt patois, tantôt français, si bien que c’est souvent à ne pas s’entendre. Un grave reproche à adresser encore à l’auteur, c’est d’avoir fait notre vieux peuple beaucoup trop laid ; en effet, il n’y a pas un honnête homme dans son livre, pas une femme honnête, pas un bourgeois qui ait du cœur ; ce n’est pas cependant ce que nous avons entendu dire de la noblesse de nos ancêtres, de leur courage civil, de leur noble résistance aux excès du pouvoir. Des hommes qui ont parcouru l’Italie en vainqueurs, qui sont restés fidèles à leur roi prisonnier en Espagne, qui ont chassé l’Anglais du territoire, ne sont pas des hommes comme les peint M. Jacob. Il n’y as pas jusqu’à Triboulet dont le véritable caractère soit méconnu : le joyeux Triboulet, grelots en tête, marotte en main, bossu deux fois, faisant la grimace à tout le monde, était un fou et rien de plus. Mais en revanche Caillette, le premier fou, le héros du livre, est une création originale. Caillette porte un cœur noble sous la livrée de fou ; il est fou par sa charge, mais sage de tête. C’est lui qui amène Diane à Paris, lui qui l’aime sans oser le lui dire, lui qui est fait le témoin de cet amour qui le tue, lui qui meurt à la fin du livre. « Caillette, pauvre cher fol, » dit François Ier en essuyant deux larmes sur ses joues, « pauvre fol d’amour : il y a des larmes dans cette mort. »

LA DANSE MACABRE, in-8, 1832. — Toute la terreur sépulcrale, ignorante, pieuse, douloureuse du moyen âge, est puissamment résumée dans ce livre. Autour du bohémien Macabre il y a des morts ; autour de ces morts des maisons pourries, noires, brunes, puantes, tortues, tremblantes, mal éclairées ; autour de ces maisons un peuple sale et crochu ; au-dessus de ce peuple une vapeur sombre et mate, traversée par les rayons d’un soleil qui brûle ; puis, entre Macabre et le peuple, des têtes de juifs que l’auteur a faites si belles et si laides, qu’on les croirait creusées dans le