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Mme Dolbert. Guerreville se présente en effet chez cette dame, où il trouve une nombreuse société réunie pour le mariage de Mlle Stéphanie Dolbert. Le futur époux paraît, et Guerreville reconnaît en lui le séducteur de sa fille, qui feint de ne pas le reconnaître. Incapable de se contenir en face de celui qui a causé tous ses malheurs, Guerreville l’accable des plus terribles questions, et n’obtenant que de dédaigneuses réponses, il frappe le jeune homme au visage, et se retire. Un duel a lieu ; Guerreville est blessé dangereusement ; mais le porteur d’eau Michel rencontre le séducteur de Pauline dans un endroit isolé, le force à se battre au pistolet, et le blesse mortellement. Michel devient l’ami de Guerreville, qui lui apprend tous ses malheurs. Il ne pouvait choisir un meilleur confident. Pauline, abandonnée, se réfugia, il y a sept ans, dans une maison de la rue Saint-Denis habitée par Michel. Là elle mourut, en donnant le jour à une fille, après avoir commencé une lettre pour son père, que la mort ne lui permit pas d’achever. Que de douces et terribles émotions viennent à la fois assaillir Guerreville ! Pauline morte ! … Mais il lui reste un enfant, Zizine, sa petite-fille, et le cœur du père renaît à la tendresse et au bonheur.

MOUSTACHE, 2 vol. in-8, 1838. — Trois étudiants, Georges, Timothée et Bouchenot, sont logés au quatrième étage d’une maison de la rue de la Calandre. En ce moment leur bourse est à sec, et ils sont même fort embarrassés de pourvoir à leur déjeuner. Bouchenot lève la difficulté en vendant quelques-un des vêtements qui leur restent à un marchand d’habits. Après avoir laissé à ses amis de quoi satisfaire leur appétit, Bouchenot sort pour aller aviser au moyen de sortir de l’embarras momentané où ils se trouvent ; chemin faisant, il achète un petit pain et une tranche de jambon, et se propose d’aller consommer ces modestes provisions dans les solitudes des Champs-Élysées. Sur sa route, il rencontre une grisette, à laquelle il débite d’aimables propos, mais la jeune fille l’écoute à peine, et ne lui répond que pour le menacer d’un gros chien qui la suit, et qu’elle désigne sous le nom de Moustache. Bouchenot s’éloigne, et au bout de quelque temps il est tout étonné de se voir suivi par Moustache, qui a flairé le jambon que l’étudiant a dans sa poche. Après diverses aventures plus fâcheuses les unes que les autres, Bouchenot regagnait, à l’entrée de la nuit, son domicile, lorsque passant dans les quartiers déserts qui avoisinent le canal Saint-Martin, Moustache se mit à gratter à la porte d’une maison isolée. Curieux de voir si la maîtresse du chien qui le suit depuis le matin ne demeure pas dans cette maison, Bouchenot ouvre la porte, qui n’est fermée qu’au loquet ; il entre, descend un escalier, distingue des voix mystérieuses, et