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d’une douce union, ni les soins passionnés de son mari, ni la naissance d’une fille, n’avaient pu bannir du cœur de Berthe le souvenir et l’image d’Olivier. Ce fut donc un moment décisif dans sa vie, lorsqu’un jour, Olivier, qui n’était pas mort, mais seulement évanoui, lorsque Durancy le quitta, parut devant elle el lui demanda compte de ses serments. La comtesse de Gauthier n’hésita pas entre son amant et son époux ; mais incapable d’une trahison, elle alla trouver le comte, lui déclara qu’Olivier vivait, qu’elle l’aimait toujours, et qu’elle voulait quitter la maison conjugale pour aller habiter avec son cousin. Le comte ayant compris que toute résistance de sa part n’aboutirait qu’à un inutile scandale, laissa partir sa femme, après lui avoir assuré un revenu considérable qu’elle partagea avec Olivier, qui bientôt après est tué en duel, en voulant venger une injure faite à sa cousine.

LA CHASSE AUX FANTÔMES, in-8, 1838. — Malgré son titre, ce roman n’est rien moins qu’une reproduction de noires rêveries. Les fantômes sont de gais chanteurs napolitains, amoureux à la rage, jaloux les uns des autres, mais aimant avant tout leur art divin. L’intrigue est peu de chose : le chanteur Bagatini est un vaurien vagabond qui n’a pas le sou ; mais que lui importe ! il chante pour se récréer. Bientôt il est recruté par le directeur d’un petit théâtre ; il gagne ainsi quelques sequins, et puis l’ambition le prend ; il veut être le premier vocaliste de Naples, et le devient ; il veut avoir un bel habit rouge et rouler en carrosse de louage, et il parvient à jouir de tout cela ; ensuite il est recruté par le directeur du grand théâtre, se croit un seigneur, et dédaigne la belle Adelina, sa maîtresse, pour faire la cour à une comtesse. Adelina le recherche et est repoussée. Mais bientôt le sort la venge : le public s’engoue d’un autre chanteur ; Bagatini est bafoué, quitte le théâtre, se fait brigand, et se console de l’injustice du public en détroussant les voyageurs. Pendant qu’il se livre à cette lucrative et dangereuse profession, l’engouement pour son rival se dissipe, et les amateurs du vrai chant regrettent leur ténor de prédilection. Heureusement Bagatini tombe entre les mains de la justice ; on va le prendre, lorsque le roi, qui bâille depuis longtemps au grand théâtre, lui pardonne à condition de chanter, comme par le passé, la Sposa fidele. Adelina lui revient, et il demeure jusqu’à sa mort le premier vocaliste de Naples.

Nous connaissons encore de M. Arnould-Frémy : Elfride, 2 vol. in-8, 1833.


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ASHE (Théod.), littérateur anglais.


MÉMOIRES DE LA PRINCESSE CAROLINE (la princesse de Galles), adressés à la princesse Charlotte (sa fille), traduits de l’anglais par