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vie à Londres ; tout son style est imprégné des mœurs et des idées de la capitale de l’Angleterre ; le dialecte qu’il emploie est une langue étrangère pour le fermier, pour l’artisan, pour le prolétaire et le campagnard. En le lisant, on déplore cette société artificielle qui attache tant de valeur aux coutumes les plus puériles, aux modes les plus passagères, qui regarde comme importantes les moindres minuties de l’étiquette sociale.

Nous connaissons encore de Hook : Pen Owen, 4 vol. in-12, 1823. — Percy Mallaroy, 4 vol. in-12, 1824. — L’homme d’affaires, 2 vol. in-12, 1825. — Les Amis du grand monde, 2 vol. in-12, 1827. — Destinée, 2 vol. in-12, 1828. — Jackson, 2 vol. in-12, 1828. — Merton, scènes de la vie anglaise, 4 vol. in-12, 1828.

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HOPE (Th.), littérateur anglais.


ANASTASE, ou Mémoires d’un Grec à la fin du XVIIIe siècle, trad. par Defauconpret, 2 vol. in-8, 1820. — Cet ouvrage est bien un roman, car il est impossible qu’un seul homme ait éprouvé en très-peu de temps un si grand nombre d’événements, de vicissitudes et de traverses. Anastase est né dans l’île de Scio, d’une famille chrétienne. Cédant à l’impulsion d’un caractère indocile et à un fol amour de l’indépendance, il quitte ses parents presque au sortir de l’enfance ; il est pris pas un corsaire, repris par les Turcs, réduit en esclavage, combat avec bravoure dans la Morée, obtient sa liberté, vient à Constantinople où il fait plusieurs métiers pour vivre ; après une fredaine assez forte où il risque d’être assommé, il se fait musulman, s’embarque pour l’Égypte, devient gouverneur d’une province, perd son gouvernement, s’enfuit en Arabie, visite la Mecque, Damas, Alep, Smyrne, où il a une très-vilaine aventure, qui néanmoins forme un épisode fort intéressant ; il revient ensuite à Constantinople, part pour Bagdad, déserte et passe chez les Arabes, se marie à la fille d’un chef, est obligé de fuir après la mort de sa femme, vole des pierreries pour une valeur considérable, revient à Smyrne, retourne en Égypte, qu’il quitte pour aller à Trieste, s’arrête dans la Carinthie où il achète une maison et y meurt. — Ce livre a toute la vraisemblance de l’histoire par la variété des tableaux, la peinture des mœurs, la connaissance des costumes et des usages qu’il décrit. Les amateurs de roman y trouveront des aventures on ne peut plus intéressantes ; toutefois les qualités du roman d’Anastase ne sont pas populaires ; c’est un chef-d’œuvre que les gens de goût et les poëtes savent seuls apprécier.

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