Page:Revue des Romans (1839).djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


fois le divorce obtenu, une fois Hannah devenue sa femme, au lieu d’être heureux, il devient jaloux du passé ; il se dévore en idée de ce qu’il n’a pas eu ; il est poursuivi par un souvenir comme si c’était une crainte. Toute cette subtilité de tourment est bien décrite, mais sir James n’y gagne pas en intérêt ; il lui manque une part de sacrifices et de désintéressement moral dans l’amour.

Séparateur

FOUINET (Ernest).


LE VILLAGE SOUS LES SABLES, 2 vol. in-8, 1834. — Dans ce roman, M. Fouinet a retracé ses souvenirs d’enfance et raconté les naïves légendes de son pays ; à ces détails vrais et profondément sentis, il a mêlé de touchantes aventures et de mélancoliques amours, interrompus par la catastrophe étrange et terrible qui a fourni le titre du roman.

ROMANS DU COIN DU FEU. — ROCK LE CORSAIRE, 2 vol. in-8, 1836. — Il ne faut pas chercher dans ce roman les complications d’une intrigue savamment tissue, ni les fines observations des passions cachées dans le secret du cœur. C’est une action simple qui se développe dans le sein d’une famille, et qui n’a pour mobile que la pitié qu’excitent les misères d’un enfant illégitime, imposé par la loi au corsaire, et que le corsaire frappe incessamment de sa haine et de sa vengeance d’époux outragé et de chef de famille spolié.

ALLAN, LE JEUNE DÉPORTÉ À BOTANY-BAY, in-12, 1836, ouvrage qui a mérité à son auteur un prix de 3 000 fr. de la fondation Montyon. — Le pasteur du village de Lauberis a deux fils, Mérédith, l’aîné, modèle de sagesse, de bon cœur et de bon caractère, et Allan, jeune homme à l’humeur vagabonde, pour qui l’obéissance est un tourment. Un jour, Allan, fatigué des justes remontrances de sa famille, la quitte pour toujours, sans rien dire à personne, sans embrasser sa mère, et après avoir enlevé l’argent que contenait le tronc des pauvres. Sur la grande route de Bristol, il rencontre un enfant plus mauvais que lui encore, avec lequel il dépense l’argent dérobé. Quand ils n’eurent plus rien, les tentations arrivèrent, et ensuite les mauvaises actions qui conduisirent Allan au crime, et par suite devant la justice, qui le condamna à dix ans de travaux publics à Botany-Bay et à la déportation perpétuelle. C’est alors qu’Allan regretta amèrement le presbytère de Lauberis. Dès ce moment germa dans l’âme du déporté le projet de se corriger, de devenir meilleur. Ce qui le consolait un peu, c’était la pensée qu’il n’avait pas déshonoré sa famille et qu’elle ignorerait toujours et son crime et sa honte, car, dans le