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Ferval est assez heureux pour les retirer intactes. La dispute s’échauffe entre les deux amis, ils se battent, et Ferval tombe baigné dans son sang. Le marquis reconnaît alors qu’il a poussé assez loin l’entêtement ; il se décide à lire les lettres et reconnaît que Léonore est la plus vile des créatures. Il part avec Ferval pour les eaux, où il fait la connaissance de la sœur de Ferval, jeune personne fort bien élevée mais un peu prêcheuse, en devient amoureux fou, et l’épouse. — Ce roman, un des bons ouvrages que le sexe a produits, est du petit nombre de ceux qu’on peut mettre sans crainte entre les mains des jeunes demoiselles : l’honnêteté y est toujours aimable, et le vice n’y est jamais contagieux. Le style est plein de douceur et de goût. La seconde partie surtout est d’un intérêt attendrissant, et l’ouvrage, en général, est d’une belle plume, conduite par une belle âme.

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ELLIS (lord).


SCÈNES DE LA VIE ANGLAISE (en société avec Mme Bodin), 2 vol. in-8, 1836. — Des deux auteurs qui ont coopéré à cet ouvrage, l’un, Mme Bodin, a composé trois nouvelles qui se distinguent par un intérêt dramatique, mais qui n’ont de particulier avec les mœurs anglaises que les noms d’Arabelle, de Tom, de Betty, de lord Delvood, etc. Ces trois nouvelles pourraient prendre le titre de la première : un Drame de famille. Le comte Melbourne a épousé une aventurière française qui porte dans la maison du noble lord le désordre, le déshonneur et le désespoir : la fille du comte est la victime des odieuses machinations de cette femme ; voilà le Drame de famille. Dans les trois Sœurs un jeune homme va se brûler la cervelle, parce qu’il aime une de ses sœurs ; un ministre protestant survient, désarme le pistolet, et lui apprend que celle qu’il aime est étrangère à sa famille. Un Mariage à quinze ans est l’histoire d’une femme trompée par la première inclination de son cœur, et malheureuse dans un mariage contracté avant l’âge de raison.

L’Angleterre a fourni à lord Ellis les originaux de ses portraits et les sujets de ses comédies. — Le Membre du parlement est une figure toute nationale. — Dans le Nabab il nous introduit dans un cottage habité par une charmante famille, où l’on attend un oncle nabab. L’oncle se fait précéder de son bagage indien, composé d’un serpent à sonnettes, d’un zèbre, de quinze perroquets, de vingt-huit boucs de Cachemire, etc. Cette ménagerie envahit l’élégante maison du neveu Burtor ; un des oiseaux casse d’un coup d’aile une jambe au jardinier ; le serpent à sonnettes fascine un des enfants de Burtor ; un des oiseaux casse d’un coup d’aile une jambe au jardinier ; le serpent à sonnettes fascine un des enfants de Burtor ; la mère effrayée tombe malade. Le na-