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ans n’est pas fort habile à cacher ses sentiments, et Albert n’est pas capable d’y demeurer indifférent ; laquelle aimera-t-il de Louise ou de Valentine ? Lui-même ne le sait pas bien ; il les aimerait toutes deux, si elles le permettaient. Valentine, moins passionnée que Louise, et déterminée d’ailleurs par sa reconnaissance pour sa tante, par les désirs de son père qui la presse de consentir à un autre mariage, sacrifie son goût pour Albert. La douceur, la tendresse de Louise, finissent par faire naître dans le cœur d’Albert un sentiment qui ne fixera peut-être pas entièrement sa légèreté, mais que du moins celle-ci ne lui fera pas entièrement oublier. — Ce roman, où l’on trouve une peinture vraie des mouvements ordinaires du cœur, offre une lecture remplie de charme et d’intérêt.

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DUDEVANT (Mme). Voy. Sand (Georges).
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DUDRÉZÈNEMlle S. V.).


ÉLISKA, ou les Français en pays conquis. — Le roman d’Éliska est l’antithèse virile du drame de la Femme à deux maris. Le père d’Éliska a deux femmes. La seconde femme, qui a épousé son bien-aimé dans les catacombes, est tout étonnée un beau matin de savoir la première femme, qui était morte, réveillée de sa léthargie, et sur ses pieds comme auparavant. Le mari est obligé de revenir à la première, et la seconde, qu’il sacrifie par délicatesse, a, pendant cinq volumes, une suite non interrompue de chagrins et d’humiliations.

LA FORÊT DE WORONETZ, 4 vol. in-12, 1821. — La Forêt de Woronetz est un roman dont l’action se lie aux dernières guerres de Russie. L’auteur s’est attaché principalement à dépeindre les lieux et les mœurs divers des contrées que parcourent les personnages de son livre. Le héros de ce roman est un jeune colonel français, prisonnier de guerre, poursuivi par le boyard Ostrogolow, lequel est secondé par un certain abbé gascon, nommé Malfignac, qui s’attache à la perte de Mlle Irène, jeune Française intéressante, éprise du colonel. Un autre personnage remarquable est un prince tartare, qui ne le cède en rien aux grands seigneurs de l’Europe civilisée, par la puissante protection qu’il accorde aux dames. Enfin, les Cosaques et les Baskirs figurent aussi dans ce roman, où l’on remarque plusieurs épisodes qui ne manquent ni de grâce ni d’intérêt.

HENRI, ou l’Homme silencieux, 4 vol. in-12, 1824. — Ce roman est fondé sur le développement de cette moralité : « Ne juge