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MARC LORICO, ou le petit Chouan de 1830, 6 vol. in-12, 1832. — Ce roman, à cela près du style, dont l’incorrection et la trivialité sont impardonnables, ne manque pas d’un certain mérite ; la fable en est intéressante, et ses détails ont souvent de la grâce et de la vérité. On lit avec plaisir le chapitre de la vie intérieure et domestique d’un chanoine ; celui où Marc Lorico est secouru par Rose dans la tour du château ; le commencement des amours de Lorico et de Lillia, et la description de l’incendie qui faillit les dévorer. Presque tout le reste n’offre que des détails oiseux, et le remplissage obligé pour faire 6 volumes parfois ennuyeux, au lieu de deux qui auraient constamment intéressé.

Nous connaissons encore de Victor Ducange : Agathe, ou le petit Vieillard de Calais, 2 vol. in-12, 1819. — Albert, ou les Amants missionnaires, 2 vol. in-12, 1820. — Thélène, 4 vol. in-12, 1823. — La Luthérienne, 6 vol. in-12, 1825. — Le Médecin confesseur, 6 vol. in-12, 1825. — Les trois Filles de la veuve, 6 vol. in-12, 1826. — L’Artiste et le Soldat, 5 vol. in-12, 1827. — Isaurine et Jean Paul, 4 vol. in-12, 1830. — Ludovica, 6 vol. in-12, 1830. — Valentine (éd. corrigée, etc.), 4 vol. in-12, 1833. — Les Mœurs, contes et nouvelles, 2 vol. in-12, 1834. — Joasine, roman posthume, 5 vol. in-12, 1835.

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DUCLOS (Ch. Pinot),
né à Dinan le 12 février 1704, mort le 26 mars 1772.


*ACAJOU ET ZIRPHILE, conte composé sur les estampes du conte intitulé : Faunillane, ou l’Infante Jaune (par le comte de Tessin), in-4 et in-12, fig., 1744. — Ce conte fut composé à l’occasion d’une gageure : il s’agissait de remplir les sujets de quelques estampes bizarres dont on ignorait alors la destination. Duclos en vint à bout en composant le joli conte d’Acajou, qui a fourni au théâtre italien l’opéra comique de ce nom, qu’on a vu longtemps avec plaisir.

LES CONFESSIONS DU COMTE DE ***, in-12, 1762. — Admis de bonne heure dans la haute société, en même temps qu’il en goûtait les agréments en homme d’esprit, Duclos l’observait en homme de talent. Celui de dessiner des caractères était alors fort à la mode, surtout dans la société de Mme de T*** et dans celle de M. le comte de F***. La manière d’écrire de Duclos se prêtait merveilleusement à ce genre, aussi les Confessions du comte de D*** ne sont-elles qu’une galerie de portraits tous supérieurement tracés. Ce mérite, qui est le principal de cet ouvrage, suffit alors pour lui procurer un grand succès, d’autant plus que quiconque trace des caractères est sûr qu’on y mettra des noms, et la malignité ajoute à la vogue. On sait que Mme de Broglie, poussant un peu loin le jugement avantageux qu’elle avait porté de Rousseau, et croyant qu’il allait faire sensation dans Paris et devenir un homme à bonnes