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s’extasient devant deux corbeilles de noces. Mlle Constance de Chanuzac va épouser M. de Nelvoisy, député ; Mlle Eudoxie doit se marier à M. de Livrange, carbonaro, grand amateur de la campagne. Constance et Eudoxie parlent beaucoup de leurs maris ; Résignée d’Estanceley, qui n’a pas le même texte de conversation, leur parle de la sainteté du lien qu’elles vont former, et des devoirs religieux qu’elles auront à remplir. Les deux mariages ont lieu ; Constance devient la femme de M. Nelvoisy, qui la néglige pour les projets électoraux ; Eudoxie unit son sort à M. de Livrange, qui fait marcher de front l’amour et les complots politiques. Résignée se retire à la campagne pour soigner la vieillesse de son oncle. Elle y fait la connaissance de lord Donald, sceptique épicurien qui se prend d’un violent amour pour Mlle d’Estanceley, et celle-ci, dans le dessein de convertir le noble lord, reçoit ses hommages et partage sa passion. Le vieil oncle de Résignée allait consentir à leur hymen, lorsqu’un certain comte d’Alvida, qui convoitait la fortune de Mlle d’Estanceley, force lord Donald à quitter subitement la France, sous le poids d’une accusation de complot contre l’État. Puis, profitant de son absence, il obtient la main et la dot de Résignée. Le jour même du mariage, au moment où les époux entraient dans la chambre nuptiale, un certain Lébao apparaît soudain, déclare à Résignée que le comte d’Alvida est son frère, jette à ses pieds les papiers qui constatent sa fraternité, et disparaît. D’Alvida, qu’une barrière insurmontable sépare de sa sœur, se jette dans la débauche, qui met bientôt fin à son existence, et lord Donald épouse bientôt après sa veuve. — On trouve dans ce roman, qui a été loué outre mesure par cette nuée d’ardélions religieux qui ont entrepris de redresser l’arche sainte, deux ou trois chapitres gracieux, d’un style assez orthodoxe ; mais presque tous les caractères sont des caractères de convention qui existeront sans doute dans les siècle futurs du néochristianisme, mais qui sont fort dépaysés dans nos mœurs actuelles.

Nous connaissons encore de M. Drouineau : Les Ombrages, in-8, 1833. — Confessions poétiques, in-8, 1833. — L’Ironie, 2 vol. in-8, 1833.

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DROZ (Franç. Xav. Joseph),
de l’Académie française, né à Besançon le 31 octobre 1773.


MÉMOIRES DE JACQUES FAUVEL, voyez Picard.

LINA, ou les Enfants du ministre Albert, in-8, 1804. — M. Albert, ministre du saint Évangile à Vévins, bourg du canton d’Appenzell, a élevé ensemble Charles, son fils, et Lina, sa nièce, restée