Page:Revue des Romans (1839).djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Dans cet ouvrage, l’auteur peint rapidement l’aspect de l’Angleterre au commencement du XIIIe siècle. À cette époque, un chef de bande, Robin-Hood, renommé par sa force et son adresse prodigieuse, régnait sur la forêt de Sherwood. À la tête de cent cinquante hommes audacieux et braves, il s’était rendu assez redoutable pour que l’arrêt de proscription lancé contre lui restât sans effet. Secondé par son lieutenant Listh John et par le frère Tuck, qui, sous son capuchon, se joue de certains abbés du voisinage, Robin-Hood poursuit ses courses aventureuses, rançonnant les riches, protégeant les faibles, aidant toujours les pauvres gens. Les secours qu’il porte à un baron assiégé par les troupes du roi Jean sans Terre, sans que le baron puisse deviner quel motif engage Robin-Hood à venir le défendre, donnent lieu à des tableaux fort animés, à des scènes mystérieuses où l’intérêt se soutient constamment. Après la mort du roi Jean, Robin-Hood se fait reconnaître pour Robert Fizhood, comte d’Huntington, oublié depuis vingt ans. Il obtient sa grâce, et voit s’ouvrir devant lui une carrière de richesse et d’honneurs à la cour de Henri III.

Nous connaissons encore de ce traducteur infatigable : Jeanne Maillotte, ou l’Héroïne lilloise, 2 vol. in-12, 1819. — Wat-Tyler, 3 vol. in-12, 1824.

Séparateur

DELÉCLUSE.


MADEMOISELLE DE LIRON, suivie du Mécanicien du roi, in-8, 1832. — Mademoiselle de Liron est une jeune fille de vingt-trois ans, retirée en Auvergne dans le château de son père, avec Ernest son cousin, qui a dix-neuf ans, et qui aime éperdument sa cousine. Mlle de Liron n’est pas assez extravagante pour épouser un jeune homme de dix-neuf ans qui ne connaît pas le monde, dont la fortune n’est pas faite, et dont le cœur n’a point été éprouvé ; elle annonce à Ernest qu’elle ne peut l’épouser, et qu’elle va se marier avec M. de Thiezac, homme d’un âge mûr, d’une fortune honnête, qu’on attend incessamment. Cette résolution porte la mort dans l’âme du malheureux Ernest, qui veut avoir avec sa cousine un dernier entretien. Il s’introduit le soir dans sa chambre où elle le reçoit, car quand elle l’y trouve elle ne le renvoie pas dès le premier moment ; elle le gronde, puis l’écoute : le résultat de cet entretien fut que le lendemain Mlle de Liron écrivit à son père qu’elle ne pouvait pas épouser M. de Thiezac. Ernest partit heureux de cette nuit-là ; il entra dans la diplomatie, devint un jeune homme accompli, et au bout d’un an revint auprès de sa cousine qu’il aimait toujours. Celle-ci s’était fait un plan de conduite bizarre ; elle ne voulait être ni la femme ni la maîtresse de son cousin, auquel elle dévoile ainsi l’énigme de sa conduite : « Le