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elle est bien mal récompensée ; mais le cœur d’une mère est payé de ses sacrifices par ces sacrifices mêmes. Nous conseillons aux femmes de lire ce roman ; elles y verront que tous les agréments qu’elles conservent à trente ans sont ternis, ou plutôt effacés par la fraîcheur impertinente d’une fille de seize ans qu’on a sans cesse à ses côtés. On nous dira que toutes les femmes savent cela : sans doute, mais on croirait qu’elles l’oublient quelquefois.

Voici encore ce que nous connaissons de Mme Choiseul-Meuse : Coralie, suivie de Mélusine, in-12, 1799. — *Alberti, 2 vol. in-12, 1799. — Aline et d’Ermance, 3 vol. in-8, 1810. — Elvire, ou la Femme innocente et perdue, 2 vol. in-12, 1809. — Cécile, ou l’Élève de la pitié, 2 vol. in-12, 1816. — Amour et Gloire, ou Aventures galantes, etc., 4 vol. in-12, 1817. — Les Amants de Charenton, 4 vol. in-12, 1818. — Les Nouvelles contemporaines, 6 vol. in-12, 1818. — Le Retour des fées, contes, 2 vol. in-12, 1818. — Oréna, 4 vol. in-12, 1820. — Marianne, 3 vol. in-12, 1821. — *Paris, ou le Paradis des femmes, 3 vol. in-12, 1821. — Camille, ou la Tête de mort, 4 vol. in-12, 1822. — L’Héritage de mon oncle l’abbé, 2 vol. in-12, 1822. — Le Remords, 3 vol. in-12, 1822. — Le Chapelain de Chambord, 4 vol. in-12, 1824. — Georges le Terrible, 3 vol. in-12, 1824. — Mémoires de madame Adoure, 4 vol. in-12, 1824. — Entre Chien et Loup, par l’auteur de Julie ou J’ai sauvé ma rose, 2 vol. in-12.

« Julie, ou J’ai sauvé ma rose, et Amélie de Saint-Far, deux romans très-licencieux, ont été longtemps attribués à Mme Choiseul-Meuse, qui, loin de chercher à dissuader le public de cette opinion, l’a encore accréditée par la publication des deux romans d’Amour et Gloire et Entre Chien et Loup, qui portent sur le frontispice : par l’auteur d’Amélie de Saint-Far et de Julie, ou J’ai sauvé ma rose ; mais on sait aujourd’hui d’une manière positive que ces deux romans sont de Mme de Guyot. » (France litt., tom. 2.)

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CLARKE (Mme Lattimore), née Mame.


EDGARD, nouvelle polonaise, in-12, 1828. — Veuve à dix-sept ans, la jeune et belle comtesse Ludwika et Edgard ne rencontrent d’obstacles à leur union que dans la différence de leurs goûts, dans celle de leur manière de vivre. Un penchant mutuel les rapproche l’un de l’autre. Le rang, la fortune, la liberté dont ils jouissent tous les deux favorisent leur union ; la légèreté, la coquetterie de Ludwika, mises en opposition avec le caractère réfléchi et tout intérieur d’Edgard, tel est le nœud du drame ; nœud que l’amour se chargera de couper. L’amour, à qui la Fontaine a donné pour compagne la folie, prend ici la gravité d’un précepteur, mais ce précepteur n’est pas pédant ; ses leçons sont aimables et indulgentes ; il les donne en se jouant avec son élève. Aussi quels progrès rapides il lui fait faire en quelques mois. La conversion de Ludwika est complète, et il y a lieu de la croire sincère. Tout se prépare pour un hymen formé, en apparence, sous les plus heureux auspices. Mais, ô fragilité des plus sages résolutions quand elles sont combattues par les premières inclinations du cœur ! un instant de faiblesse détruit tout cet édifice de bonheur. Emportée par l’attrait d’un divertissement frivole, Ludwika manque à la foi récemment jurée, à la foi garantie par les plus saintes