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avec lui, parce qu’il ne peut pas lui rendre la vue. L’aveugle est obligé de tout souffrir et de tout pardonner. Uldaric cependant ne peut apaiser ses remords ; au bout de quatre ans d’une tranquillité assez douce, il meurt lui-même de regret. — L’histoire romanesque d’Uldaric n’a pas suffi à l’auteur pour compléter son second volume ; il l’a rempli par une anecdote anglaise intitulée : Claypole. C’est une fille de Cromwell, la plus douce, la plus bienfaisante des créatures, qui court sans cesse les champs et les forêts pour sauver les malheureux royalistes des fureurs de son père, et qui meurt vierge et martyre, quoique son cœur n’ait pas été indifférent aux hommages de lord Mortimer, que cet amour a entraîné dans le parti du Protecteur. — Tout, dans le style d’Uldaric et de Claypole, rappelle celui d’Oïcoma, et l’on y reconnaît la manière noire et pleureuse de la désolée voyageuse de la Picardie.

L’INCENDIE DU MONASTÈRE, ou le Persécuteur inconnu, 4 vol. in-12, 1812. — Le monastère incendié est un imbroglio, où l’auteur conduit ensemble cinq ou six intrigues tellement serrées et compliquées, que l’esprit le plus subtil et le plus attentif ne pourrait en démêler le fil ni en suivre les détours. Toutes ces intrigues diffèrent entre elles, mais tous les personnages se ressemblent : les femmes sont toutes des anges de beauté et de vertu, ou d’infâmes mégères ; les hommes, des prodiges d’amour et de délicatesse, ou des scélérats à rouer. Cette vaste machine d’incidents sans vraisemblance et de situations sans intérêt est conduite par une espèce de brigand qui se cache dans les tours d’un château ruiné, et de là, comme le Vieux de la Montagne, fait manœuvrer sa bande, qui vole, assassine, enlève les femmes, brûle les maisons, etc., etc. Il faut plus que du courage pour achever la lecture de cette détestable production.

Nous connaissons encore de Mlle Castéra : *Armand et Angela, 4 vol. in-12, 1802. — *Narcisse, 3 vol. in-12, 1804. — *Oslinda, 3 vol. in-12, 1808. — *Éléonore et Sophie, 3 vol. in-12, 1809. — *Alméria de Sennancourt, 3 vol. in-12, 1809. — *Le Spectre de la montagne de Grenade, 3 vol. in-12, 1809. — *L’habitante des ruines, 3 vol. in-12, 1813. — *Les Prisonnières de la montagne, 4 vol. in-12, 1813. — *L’Étrangère dans sa famille, 4 vol. in-12, 1814. — *Le Portrait, 3 vol. in-12, 1814. — *Le Berceau de roses sauvages, 4 vol. in-12, 1815. — *Le Rocher des Amours, 3 vol. in-12, 1816. — *La Fille du Proscrit, 3 vol. in-12, 1818. — *Le Fantôme blanc, sec. édit., 3 vol. in-12, 1823.

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CASTIL-BLAZE (Sébastien), né à Cavaillon.


MÉMOIRES D’UN APOTHICAIRE SUR LA GUERRE D’ESPAGNE DE 1808 À 1814, in-8, 1828. — Ces mémoires, dont tous les événements sont d’une authenticité depuis longtemps hors de doute, offrent une lecture aussi intéressante que celle du plus curieux roman qui ait jamais été imaginé. L’auteur entre en Espagne en 1808, assiste