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l’approvisionnement en cartes de mobilisation conformément aux dispositions arrêtées par le haut commandement. Renouveler cet approvisionnement au cours de la campagne ainsi que fournir l’armée de toutes les cartes spéciales ou nouvelles dont elle pourrait avoir besoin. Posséder par conséquent le matériel et les réserves de papier nécessaires, et avoir étudié à l’avance les moyens d’augmenter, le cas échéant, la production. Enfin, avoir prévu les dispositions à prendre au cas d’événements contraires qui obligeraient le Service géographique de l’armée à quitter Paris. »

Comme chefs du service institué sur ces bases, continuant les travaux de la triangulation de toute la France et activantla cartographie de l’Algérie, de Tunisie et du Maroc, lescolonels et généraux Perrier, Derrecagaix, de la Noë, Bassot,Berthaut, se succédèrent jusqu’au 1er novembre 1911, date à laquelle le colonel Bourgeois en prit la direction pour la garder jusqu’en 1919.


LA RÉORGANISATION DES SERVICES


Ce qu’il est permis d’appeler la chance française voulut qu’à l’heure de la guerre formidable de 1914, se trouvassent, aussi bien à la tête des armées que dans les autres services, des généraux d’une incontestable supériorité, prédestinés en quelque sorte à assurer la victoire de leur pays dans la conjoncture la plus dangereuse peut-être de son histoire. Rien de plus caractéristique à cet égard, que la présence, à point nommé, du général Bourgeois, au Service géographique de l’armée.

Qualifié d’abord par ses connaissances techniques qui devaient le conduire bientôt à l’Académie des Sciences, il avait le don rare de l’administrateur qui, où qu’il passe, remet toutes choses dans l’ordre le plus parfait, ayant saisi d’un coup d’œil les points essentiels et les détails secondaires. Si précieux que fût cet équilibre d’esprit, il n’aurait cependant pas suffi. Aussi nécessaire était ce que le général Bourgeois possédait à un degré supérieur : le courage d’engager sa responsabilité personnelle, pour résoudre d’urgence les questions imprévues qui allaient jaillir du hasard des chocs d’armées.

Des yeux solidement ouverts, trait saillant de sa physionomie, révèlent sa volonté inflexible de réaliser son dessein. Et