Au seuil d’Antioche, sur le pont de l’Oronte, un homme s’approcha rapidement de notre voiture, nous nomma et se nomma. Il tenait à la main une lettre des Pères Capucins, une invitation à venir loger chez eux. Depuis deux jours, il nous attendait là. Nous le suivîmes. L’humble maison de bon accueil ! Quelle amitié nous y reçut ! Pauvreté, silence, gentillesse, tout y touchait le cœur et reposait des voyageurs exténués. La petite cellule respirait la saine odeur d’un large lavage au pétrole, qui fut répété chaque matin. Pas de punaises, pas de moustiques. Un petit déjeuner remarquable.
Mais je m’attarde aux choses secondaires. On pense bien que, sans plus attendre, j’eus à visiter, avec la pompe accoutumée, les classes de mes hôtes. Des petits gros Turcs, bien râblés, après nous avoir donné un échantillon de leur culture intellectuelle, passèrent à la culture physique et firent superbement leurs exercices respiratoires, en chantant à notre gloire une chanson que les Pères leur avaient apprise.