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l’ingénieur Michelsohn seraient, dit-on, en état de concurrencer les avions anglais et allemands. Enfin on exécute en ce moment des avions du type A. K. (système des ingénieurs russes Alexandroff et Kalinine) dont les caractéristiques sont : moteur 155 chevaux, vitesse 150 kilomètres à l’heure, pouvant prendre à bord 5 passagers et porter 360 kilogrammes de bagages.

De tels résultats sont loin de contenter l’ambition des Soviets. Un programme secret, approuvé par le Conseil révolutionnaire, comporte l’augmentation du nombre des divisions aériennes dans toute la République, notamment à Moscou, Petrograd et sur la frontière occidentale, ainsi que la construction d’avions géants, du type Ilia Mourometz. En outre, les flottes aériennes de la mer Baltique et de la mer Blanche comprendront chacune, 5 escadrilles d’hydravions de chasse et une escadrille d’école ; celles de la mer Noire et de la mer d’Azov, deux escadrilles d’hydravions, une division spéciale d’hydravions de chasse et une escadrille d’école.

La flotte aérienne a son état-major à Moscou : là également se trouvent « l’école moscovite de la flotte aérienne, » pouvant recevoir cent élèves, et l'aérodrome, — sept hangars, installés au champ de Khodynka.

Le commandant en chef de toutes les forces aériennes est le communiste Znamensky, sous le contrôle du Conseil révolutionnaire militaire, dont il est lui-même un des membres les plus actifs.


De ces données, puisées aux sources les plus sûres, se dégagent sans peine quelques traits essentiels. Le Gouvernement des Soviets adoptera-t-il définitivement le système des milices ? A l’heure actuelle, les forces militaires dont il dispose constituent moins une armée qu’une police destinée à réprimer toute tentative de contre-révolution. Qu’il s’agisse des troupes de terre ou de mer, les Soviets ne les maintiennent dans la servitude que par la terreur et par une organisation d’espionnage qui dépasse tout ce qui avait été connu jusqu’à ce jour. Comme d’ailleurs on n’improvise ni une armée, ni une flotte, ils mettent toutes leurs complaisances dans l’arme nouvelle qu’est l’aviation, — et tout leur espoir dans l’aide allemande.

Général C. de Brummer.