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3° Troupes tenant garnison dans les villes : environ 40 000 hommes.

4° Troupes de cordon, destinées à surveiller la frontière, et, en temps de guerre, à contenir l’ennemi jusqu’à l’arrivée de l’armée rouge. Le secret est gardé sur leur effectif ; pas assez cependant pour qu’on ne le sache très insuffisant pour opposer une résistance appréciable.

Toute la jeunesse, à partir de seize ans, doit passer par des cours d’enseignement militaire, calculés de façon que chaque futur soldat ait quatre-vingt-seize heures de cours. Ces cours, qui, pour la seule année 1922, ont coûté au Gouvernement des Soviets, jusqu’à deux millions et demi de roubles or, sont parfaitement impopulaires : les jeunes gens usent de tous les moyens pour s’y dérober. Un témoin nous affirme qu’à Moscou, pendant tout l’été dernier, il ne les a jamais vus grouper plus d’une quarantaine d’élèves, qui y viennent dans leurs vêtements de tous les jours et présentent l’aspect le moins martial. Une seule fois, Trotsky a pu réunir 2000 hommes pour la répétition de la revue passée à l’occasion du 5e anniversaire de la Révolution.


Le matériel laisse tout à désirer. Les Soviets annoncent 150 trains blindés ; on sait qu’un train blindé se compose d’une locomotive et de quatre wagons ou plateformes pour les canons et les mitrailleuses ; ce chiffre est très exagéré. Celui des automobiles blindées ne dépasse pas 120 : ces automobiles sont construites en Russie aux usines de Kolpino.

D’après un compte rendu officiel du Commissariat de l’artillerie, les Soviets disposent, pour l’année 1923, de 1 700 000 fusils et carabines de fabrication russe, 80 000 fusils japonais, 50 000 fusils de provenances diverses, 20 000 mitrailleuses et 9 000 revolvers. (Les revolvers sont tous entre les mains des communistes, dont ils sont l’arme de prédilection.) De ces chiffres il convient de défalquer un important pourcentage de pièces inutilisables ou nécessitant des réparations.

Comme moyens de transport, 1 000 camions pour toute l’armée active, soit 15 par division, — et reste à savoir en quel état ! En cas de mobilisation, la réquisition des voitures des paysans est prévue : on néglige de dire que, depuis la Révolution, le manque de chevaux se fait cruellement sentir dans les campa-