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HIER ET DEMAIN

III [1]
LE MÉDECIN
SA CONVERSATION ET SON ESPRIT CLINIQUE

Nous espérons que les lecteurs, étrangers à la médecine, trouveront quelque intérêt à cette étude : nous en avons soigneusement écarté les détails techniques et les mots savants qu’il faut chercher dans le dictionnaire. Le médecin en est l’unique sujet, mais on ne le considère ici qu’en raison et fonction de son malade ; nous ne les séparons pas l’un de l’autre avec grand souci du dernier, et pour lui, parce qu’il souffre, nous avons une visible complaisance. Nous savons bien qu’aux yeux du public, nous sommes moins intéressants que nos malades. Voici des pages qui s’adressent à tout le monde. Qui donc n’est pas malade, ne l’a jamais été, peut se flatter de ne pas le devenir ?

Si nous disons que le médecin doit bien observer son malade, tout le monde sera de notre avis, et de même si nous ajoutons qu’il doit savoir causer avec lui. Ce sont deux choses bien distinctes que nous rapprochons à dessein : outre qu’elles se prêtent sans cesse un mutuel appui, elles représentent deux dons de l’esprit, étroitement associés, dans le type intellectuel auquel nous devons les cliniciens supérieurs. Cette indépendance psychologique est liée aux lois mêmes de notre pensée : il y a peut-être quelque nouveauté dans ce point de vue. Nos remarques dépasseront parfois le malade et le médecin.

  1. Voyez la Revue des 1er mai et 1er août 1920.