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nous ; car, mon affection étant à l’abri de toute influence, je ne voudrais pas vous blesser dans vos habitudes et, fussiez-vous féminisé au plus haut degré, je saurais bien trouver, derrière toute cette mousseline, derrière tous les cachemires et les bronzes, le Balzac nativement bon et cordial. — Adieu, l’électricité de cette journée me presse de toutes parts et ne me laisse que des idées sans suite, tant la vibration qu’elle me communique est active. Bonne santé, et surtout bonne amitié de vous à vos amis. Faites qu’elle ne passe pas au rang de ces honorables traditions que l’on se transmet religieusement dans les familles. Ivan ne conçoit pas que vous pensiez à lui ; Carraud me dit de vous parler de lui. Adieu.


La lettre de Mme Carraud fit un long parcours avant de parvenir aux mains de son destinataire, car, depuis le 12 mai, le marquis de Balzac était installé à Vienne, à l’Hôtel de la Poire, avec son laquais et ses bagages timbrés aux armes des Entraigues.


MARCEL BOUTERON.