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3° Que l’Italie s’engagerait à ne pas attaquer, et à empêcher, même par la force, toute attaque venant de l’extérieur contre le territoire actuel du Pape.

4* Que le Gouvernement s’interdirait de faire toute réclamation contre l’organisation d’une armée papale, composée même de volontaires étrangers, tant que cette armée ne monterait pas à plus de dix mille hommes.

5° Que l’Italie se déclarerait prête à entrer en arrangement avec le Gouvernement du Pape, pour prendre à sa charge la part proportionnelle qui lui reviendrait dans les charges des anciens Etats de l’Eglise.

Tout en acceptant sans réserve la quatrième base, je demanderais que, dans le traité définitif, elle fut rédigée de manière à choquer le moins possible le sentiment national qui est très sensible à tout ce qui a rapport à l’intervention de soldats étrangers en Italie

Quoique je comprenne fort bien que les points ci-dessus indiqués ne comprennent pas toutes les conditions du traité définitif, je n’entrerai pas maintenant dans des détails ultérieurs avec Votre Altesse, convaincu que le comte Vimercati, avec lequel j’ai eu de longues explications, est en mesure d’éclairer Votre Altesse sur toutes les questions qu’il s’agira de fixer.

Toutefois, je me permettrai d’indiquer deux points qui me paraissent de la plus haute importance :

1° C’est que la reconnaissance du Royaume d’Italie ait lieu le jour même de la signature du traité. A cet effet, nous munirions le personnage chargé de signer le traité de lettres de créance qu’il pourrait remettre sans délai à l’Empereur. Cette mission pourrait avoir un caractère d’autant plus solennel qu’elle aurait un but spécial, et ne serait que temporaire.

2° Sans s’engager à nous prêter un concours direct, la France pourrait nous promettre ses bons offices pour amener le Pape à consentir à un accord définitif avec l’Italie, en harmonie avec les principes que le cardinal Santucci et le Père Passaglia ont soumis au cardinal Antonelli. Cette clause aurait l’immense avantage de rendre la Cour de Rome plus sage, et le peuple romain plus patient.

Une fois parfaitement d’accord sur les conditions vitales du traité, il me parait que sa conclusion pourra avoir lieu dans un bref délai. Plus nous ferons vite, et plus nous aurons de chances