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ALBERT DE MUN

CONFÉRENCE PRONONCÉE LE 7 MARS

A BRUXELLES SOUS LES AUSPICES DE

S. E. LE CARDINAL MERCIER

Mesdames, Messieurs,

Le 6 août 1914, dans un éloquent article jailli du cœur, le comte Albert de Mun adressait un hommage d’admiration et d’émotion reconnaissantes à la nation belge, à son Roi et à son armée. Il rappelait les « liens du sang les plus étroits et les plus chers » qui l’unissaient à votre noble pays, mais son témoignage était surtout celui d’un Français, conscient du service que la loyauté de la Belgique et son héroïque résistance avaient rendu à la France et à la civilisation. « L’honneur et la fierté de la race, disait-il, le culte jaloux de l’indépendance, l’amour ardent d’une patrie jeune encore dans l’histoire, mais aussi vieille que ( ???), tout à la fois s’est révolté dans leurs âmes, et debout, d’un seul bond, Flamands, Brabançons et Wallons, ont dressé devant l’insolence germanique le rempart de leurs poitrines. » Et il criait : Ah ! les braves gens !

C’est un grand honneur pour moi de parler devant ces braves gens, fidèles dans la paix comme dans la guerre, et que les droits d’une commune victoire ont mis à nos côtés pour en recueillir, si tardivement ! non des bénéfices, mais des réparations nécessaires. Vos discussions, qui ne regardent que vous, n’obscurcissent pas à nos yeux l’unité de l’âme belge. Flamands, Brabançons et Wallons, nous vous tenons tous pour des amis, pour des alliés, pour des frères, et nous nous renierions nous-mêmes,