Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 14.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. H.-A. Van de Linde dans la lettre publiée par le journal le Times en mars 1922 et qu’il n’est pas inutile de rappeler à l’humanité si facilement oublieuse des événements passés ;


28 évêques,
1 215 prêtres
6 775 professeurs et maîtres d’écoles
8 800 médecins
54 650 officiers
260 000 soldats
10 500 officiers de la police
48 500 agents de la police
12 950 propriétaires fonciers
355 250 représentants des classes dites intellectuelles
193 350 ouvriers
7 766 118 Total

Quant au deuxième chiffre, nous hésitons à le reproduire ici, tant il est effrayant. Les statistiques officielles se sont soigneusement abstenues de le donner. Les enquêtes privées parlent de 10 millions, de 20 millions et même d’un plus grand nombre de personnes mortes d’inanition pendant la grande famine. Tenons-nous en au plus modeste de ces chiffres et rappelons qu’il existe des districts où la population tout entière a succombé, et d’autres où il ne reste que de rares habitants, ou plutôt des ombres d’habitants rôdant dans les ruines de villages récemment encore peuplés et florissants.

Et alors, sans vouloir frapper l’imagination par un chiffre « astronomique » de l’évaluation du capital humain perdu par la Russie comme suite de la dictature bolchévique, nous nous permettons de déclarer qu’il serait criminel de notre part de ne pas introduire, au moins « pour mémoire, » cet élément dans le bilan des dévastations causées par le pouvoir des Soviets.


Passons, maintenant, aux dévastations causées par le régime communiste dans le domaine des diverses industries.

La nationalisation de l’industrie eut pour premier effet de remplacer, dans les entreprises industrielles, la direction immédiate et unique du propriétaire par la mainmise d’une