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Puissances protectrices et régler définitivement avec nous les derniers arrangements pour faciliter notre entrée en campagne du côté de la Transylvanie.

M. Balatchano, un de mes anciens amis, a combattu avec nous contre les Autrichiens, c’est tout dire. Il n’est pas doctrinaire comme M. Alexandri, c’est au contraire un homme d’action avec lequel l’entente est facile sur tous les points et qui nous sera bien autrement précieux que le dernier.

M. Balatchano est en outre chargé par le Prince d’insister sur la livraison des 10 000 fusils qui lui furent promis par l’Empereur, et dont la remise n’a pas encore été faite. Le Prince en a le plus grand besoin et je vous supplie de vouloir bien appuyer de toute votre bienveillance son envoyé. Peut-être serait-il préférable de les obtenir de la même manière que les 20 000 autres, dont la première partie a passé par le Bosphore dans les premiers jours du mois.

Nous n’avons pas de nouvelles de M. Benzi relativement aux munitions. Nous ne savons donc pas si elles sont parties ou non de Marseille. Je crois prudent de m’informer auprès du consul de Marseille de ce qui leur est relatif. C’est d’autant plus nécessaire que je crois que le moment ne peut plus tarder où nous serons appelés à agir.

Une difficulté relative au transport et aux dépôts des armes s’était élevée, dans les Principautés, par suite de la pénurie du Gouvernement, qui ne peut nous venir en aide. Ces objets resteront donc à notre charge.

Je remercie beaucoup Votre Excellence de la bonté qu’elle a mise à arranger l’affaire du passeport. Nous attendons K... pour la semaine prochaine. Sa présence qui sera très efficace dans le pays pourra-t-elle exercer ici le même effet ? Je l’ignore.

Je ne finirai pas cette lettre sans revenir sur le désaveu plus que désagréable que M. le comte Walewski a jugé à propos de donner à ma mission. J’ignore à quel sentiment il a obéi. Quoi qu’il en soit, il s’est attaqué à la politique de l’Empereur, et en sapant, comme il l’a fait, le succès de ma mission, bien loin de rendre un service à l’Empereur, il pourrait, au contraire, avoir fait les affaires de l’Autriche. Toujours est-il que son procédé est impolitique et déplorable.

Je prierai Votre Éminence qu’elle veuille bien donner quelques assurances à cet égard à M. Balatchano qui aura l’honneur