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wagons, qu’il fallut interrompre le service. A Vercelli, en outre, on a eu le talent d’accumuler jusqu’à 500 wagons à la fois,

Contre un tel inconvénient, j’ai réclamé, j’ai protesté de toutes les manières, et j’ai obtenu quelques résultats. Mais cela n’empêche pas qu’au quartier général, on ne continue à se plaindre de cette malheureuse administration des chemins de fer qui ne néglige rien pour que le service se fasse bien.

Afin que le corps d’armée de Votre Altesse n’ait pas à souffrir, je la supplie de veiller à ce que les inconvénients que j’ai signalés ne se reproduisent pas à Stradella. Qu’elle donne des ordres pour que tous les wagons qui arrivent soient déchargés dans les vingt-quatre heures, et il n’y aura pas de retard, quelles que soient les expéditions de Gênes. Mais, si l’on laisse un encombrement se former dans la petite gare de Stradella, il n’y aura plus moyen de faire un service régulier, quelque bonne volonté que l’administration y apporte.

Je prie Votre Altesse d’excuser mon long verbiage, et d’agréer l’hommage de mon profond et respectueux dévouement.

C. CAVOUR.

P.-S. — J’envoie la copie d’une lettre du général Klapka et un extrait de la correspondance de notre ministre à Constantinople, et consul à Galata.

La situation de la Roumanie s’aggrave de jour en jour. Le prince Couza parait avoir de la peine à se soutenir. On voudrait de nouveau recourir à la proclamation d’un Prince étranger. M. Balatchano, préfet de Bucarest, aurait reçu la mission de venir en Europe, sonder les intentions de l’Empereur à cet égard, et de se rendre aussi en Angleterre.

Il doit exister des conflits entre les intérêts hongrois et roumains. M. Saury, agent de Klapka à Belgrade, se rend également en Europe ; il doit représenter en haut lieu la situation précaire du prince Milosk père, qu’un certain parti voudrait faire abdiquer en faveur de son fils. Cet agent parait vouloir agir en sens contraire de M. Balatchano.

Le général Durando pense que la chute de Couza et de Milosk serait pleine d’inconvénients dans le moment actuel.

M. Durio, consul du Roi à Galatz, a parlé au prince Couza, qui a paru inquiet de n’avoir pas encore reçu des armes. Ce