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EN ALSACE ET EN LORRAINE

LANGUE MATERNELLE
ET LANGUE NATIONALE

La lutte continue en Alsace et en Lorraine autour de ce que bien improprement on a appelé la « langue maternelle » des désannexés. Elle n’est plus aussi ardente, il est vrai, qu’aux premiers jours. Simples feux d’arrière-garde de nos « flamingants, » qui sentent que la bataille est perdue pour eux, mais qui n’ont pas encore la bonne grâce d’en convenir.

Prenons d’abord la situation de fait telle qu’elle se présente aujourd’hui, après quatre années seulement d’expériences pratiques. A l’Université de Strasbourg, tous les cours se font en français et aucune protestation ne s’élève plus contre ce qui était la conséquence logique du retour de nos deux provinces à la Mère-Patrie. Dans les lycées, les collèges, les écoles normales et les écoles primaires supérieures, l’enseignement, dans toutes les branches, est donné exclusivement en français et là encore les résultats sont, sans aucune contestation possible, excellents. Dans les écoles primaires de filles, la bonne volonté des institutrices congréganistes et laïques a obtenu des succès indéniables. Les petites Alsaciennes de ces écoles pourraient concourir, sans crainte d’être handicapées, avec les élèves des établissements similaires d’autres départements français.

Restent les écoles primaires de garçons, où, à en croire les opposants, il y aurait un certain flottement. Or, d’après les