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ici le contre-coup des fautes du « Reich, » alors que, couverts par les armées d’occupation, nous devrions y échapper. Voilà pourquoi nous avons des impôts plus forts, plus écrasants qu’aucune des autres provinces de l’ancien royaume de Prusse, qu’aucun des États confédérés. On se défie de nous, à Berlin ; on nous appelle les demi-Allemands, et l’on veut que si, d’aventure, nous réussissions à nous affranchir, ce ne fut, au moins, qu’après avoir été rongés jusqu’à l’os.

« Et pourquoi, aussi, alors que la barrière douanière avait été placée d’abord le long de notre grand fleuve, a-t-elle été, peu de temps après, reportée aux anciennes limites du « Reich ? » Nous a-t-on demandé notre avis pour prendre une mesure qui avait pour nos industries, pour notre commerce, une si capitale et néfaste importance ? Oui, il est vrai... on affirme que, chez nos voisins de l’Ouest, beaucoup d’intérêts étaient lésés par cet abaissement de la barrière et qu’un protectionnisme égoïste s’effrayait de la concurrence de nos producteurs. Il se peut. Mais la raison principale est que le Reich prétendait ne pas pouvoir s’acquitter de sa dette, s’il ne lui était plus possible d’imposer à nos exportations des taxes extraordinaires, celles que nous subissons, en effet, et qui nous paralysent [1]. »

« Il faut que tout cela finisse ; il faut que nos intérêts soient efficacement défendus et que l’on cesse de les confondre, au défi de tout bon sens, de tout bon principe économique, avec ceux des gens de Stettin, de Breslau et de Königsberg.

« Nous demanderons formellement, en conséquence, la suppression du haut-commissariat du Reich à Coblence et son remplacement par une commission économique exclusivement rhénane. Tout à l’heure, du reste, nous dresserons une liste de 70 délégués de notre parti que nous présenterons, à titre d’organe économique consultatif, à la Haute-Commission interalliée. Ce sera notre premier pas dans la voie des réalisations pratiques,

  1. ... « Les Rhénans demandent que la Commission chargée de défendre leurs intérêts soit élue par eux. Le Gouvernement de Berlin inflige à leur commerce et à leur industrie des tarifs ruineux à l’exportation comme à l’importation ; Ils rappellent l’article 270 du Traité : « Les Puissances... pour sauvegarder les intérêts économiques de la population des territoires allemands occupés par leurs troupes, se réservent d’appliquer à ces territoires un régime spécial, tant à l’exportation qu’à l’importation... » Général Mangin, Comment finit la guerre. Remarquable étude, écrite en 4920, que nos lecteurs n’ont pas oubliée, et qu’on ne saurait trop étudier.