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nombreux, sorti de Pavie, s’est avancé jusqu’à Tortone, et a fait sauter les ponts sur la Scrivia, de la route ordinaire et du chemin de fer. D’un autre côté, ils se fortifient à Verceil. Ces mesures indiquent projet de marcher sur Turin. Les armées alliées, comptant aujourd’hui 180 000 hommes, ne peuvent assister, arme au bras, à la prise de notre capitale. Ce serait déplorable. Veuillez bien prier l’Empereur de permettre que ses généraux manœuvrent demain de manière à avoir l’air de menacer les derrières de l’ennemi.


Le 6, continuation de nouvelles.

Les Autrichiens marchent vers la Doire en plusieurs colonnes, une paraît se diriger sur Yvrée. Nous n’avons à leur opposer que de la cavalerie. Turin se trouve ainsi exposé à être occupé par un corps de troupes peu nombreux. Avec la garde nationale et les volontaires, nous résisterions à sept ou huit mille hommes ; au delà, impossible. Turin serait sauvé si le Roi pouvait faire une sortie de Casale et attaquer la longue colonne des Autrichiens, mais, pour cela, il faudrait que le maréchal Canrobert occupe Valence et San Salvator, et que le maréchal Baraguey envoie une partie.de ses troupes à Alexandrie. L’ennemi ne menaçant plus la Scrivia ni Alexandrie, ce mouvement ne présente aucun inconvénient.


Le 6, à 10 heures et demie du matin, le Prince répond :

Reçu votre dépêche d’hier soir.

Ce matin, envoyé votre dépêche à l’Empereur qui a mis en marge la réponse suivante :

« Réponds : — l’Empereur part lundi 9, les Maréchaux prendront l’offensive quand ils pourront le faire avec sécurité. Turin ne court, je crois, aucun risque. »

Je partirai avec l’Empereur.

Répondez-moi tout de suite, et tenez-moi au courant. Les ministres de la Guerre et de l’Intérieur sont remplacés par le maréchal Randon et le duc de Padoue [1] .


Le 7, Cavour télégraphie :

Les détachements que les Autrichiens avaient poussés jusqu’à la Doire n’ayant pas réussi à détourner les eaux qui inondent

  1. M. Delangle prenait aussi les Sceaux.