Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 13.djvu/570

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Maréchal Canrobert et général Niel couchent à Suze ; seront demain matin à Turin. Nous n’avons aucune inquiétude pour la ligne de la Doire.

Reçu à l’instant avis que les Autrichiens se préparent à jeter un pont sur le Pô au-dessous de l’embouchure du Tessin.


Le 28, à 7 heures du soir, le Prince fait connaître :

Sors d’un grand Conseil réuni pour décider réponse à faire à une proposition de médiation, assez vague, de l’Angleterre.

Après longue discussion, l’Empereur s’est arrêté à ne pas accepter cette médiation, et à faire réponse évasive pour maintenir notre position intacte. On espère ainsi gagner cinq à six jours. Mon avis est que, dès que l’Angleterre va connaître notre refus, elle préviendra à Vienne par télégraphe, et que les Autrichiens passeront le Tessin demain matin. Prenez donc toutes vos mesures en conséquence. Aucun doute que les Autrichiens ne déclarent la guerre demain. C’est aussi l’avis de M. Walewski. Répondez-moi.


Cavour donne le 1er mai les nouvelles suivantes qui précisent l’entrée des Autrichiens sur le territoire du Piémont :

Les Autrichiens ont continué hier leur passage du Tessin sur plusieurs points ; ils ont occupé toute la ligne de Novare, Arona et le Pô. Le corps passé est sorti de Pavie et longe le Pô ; il est impossible d’en préciser le nombre. Notre armée se concentre entre Casale, Valence, Alexandrie ; le Roi part pour Valence ; urgent envoyer un administrateur supérieur pour organiser le service des vivres, pour éviter confusion. Le duc de Cambridge demande au Roi permission envoyer colonel Cadogan à son quartier général ; Cadogan est très Piémontais. Qu’en pense l’Empereur ?

Les avis de ce matin portent à croire que l’armée autrichienne se concentre le long du Pô, au-dessous de Valence ; probable tenteront passer le fleuve au-dessous du confluent du Tanaro. S’ils exécutent ce passage, ils pourront se porter avec rapidité à Novi où il n’y a pas encore de Français ; il serait indispensable que le maréchal Baraguey se mit en mesure de défendre les fortes positions qui assurent les débouchés de la Scrivia.


Le 2, le Prince lui répond :